Dans cet épisode :
"Et puis en même temps là, c'est du lâcher prise, de se dire : Bon, cette cette personne ne peut pas me donner plus. Elle est à son max. Moi, je suis allé la chercher le plus loin que je pouvais, mais je ne peux pas donner plus loin que ça. Et puis après, tu deales avec en fait. Tu te dis : voilà en fait elle sera sûrement contente parce qu'elle est tellement pas bien qu'elle s'imagine pas que ça peut quand même donner une photo pas trop mal. Moi je le sais qu'en la voyant, ça pourrait être beaucoup mieux. Mais elle, elle ne le sait pas. Et puis généralement ça se passe plutôt bien."
William Gammuto n'est pas né photographe. Alors que certaines personnes trouvent très tôt leur voix professionnelle, William a pris le chemin de l'image sur le tard et par hasard. En préparation d'un voyage au Canada, il s'est racheté un appareil photo. Cependant, il ne se doutait pas que cet achat anodin allait modifier sa trajectoire de vie.
Liens et références en rapport avec l'épisode :
Le site internet de l'agence de William : Agence Muto
Le podcast de l'Agence Muto sur YouTube : Antipopcast
Transcription de l'épisode :
Retrouve la transcription complète de l'épisode ainsi que toutes les références sur puissantbazar.ch : https://puissantbazar.ch/au-coeur-de-la-creation
Production :
Présentation, rédaction, enregistrement et site internet : Laurent Mäusli
Crédits musiques :
Intro : Dawn de Nicolas Guerrero
Outro : Odyssey d'Edward Abela
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William Gammuto [00:00:06]:
Et puis en même temps là, c'est du lâcher prise, de se dire : Bon, cette cette personne ne peut pas me donner plus. Elle est à son max. Moi, je suis allé la chercher le plus loin que je pouvais, mais je ne peux pas donner plus loin que ça. Et puis après, tu deales avec en fait. Tu te dis : voilà en fait elle sera sûrement contente parce qu'elle est tellement pas bien qu'elle s'imagine pas que ça peut quand même donner une photo pas trop mal. Moi je le sais qu'en la voyant, ça pourrait être beaucoup mieux. Mais elle, elle ne le sait pas. Et puis généralement ça se passe plutôt bien.
Laurent Mäusli [00:00:36]:
Là. Hello, c'est Laurent. Et la voix que tu viens d'entendre, c'est celle du photographe William Gammuto. Alors que certaines personnes trouvent très tôt leur voix professionnelle, là. William a pris le chemin de l'image sur le tard et par hasard. En préparation d'un voyage au Canada, il s'est racheté un appareil photo. Cependant, il ne se doutait pas que cet achat anodin allait modifier sa trajectoire de vie. Là.
Laurent Mäusli [00:01:08]:
Bienvenue au coeur de la création. Là. Techniquement, William est un très bon photographe, mais la compétence qui lui permet d'être au-dessus de la moyenne, c'est sa compréhension du contact humain. Il s'est trouvé la distance juste avec ses modèles. William est une personne à la fois humble et élégante. Alors écoute, bienvenue.
William Gammuto [00:01:38]:
Merci.
Laurent Mäusli [00:01:38]:
Merci de me recueillir, accueillir chez toi, dans ton agence.
William Gammuto [00:01:42]:
Avec plaisir.
Laurent Mäusli [00:01:43]:
Alors il y avait plusieurs manières de débuter cet entretien. Et puis Puis la première question que je devais absolument te poser, c'est le fameux noeud papillon. Là, il faut savoir que moi je t'ai vu plusieurs fois au travail, Toujours très bien habillé, très classe, le costume. Après ce n'est pas le costume classique de cartes, c'est quand même le costume souvent assez coloré. Il y a toujours le noeud papillon. Alors est-ce que c'est toi Est-ce que c'est ton uniforme Comment est-ce que tu abordes là. L'habit et puis l'apparence du travail.
William Gammuto [00:02:15]:
En fait, c'est drôle parce que tu m'as vu beaucoup à une période où j'étais indépendant et je travaillais seul. C'était juste avant qu'on travaille en équipe et puis mon identité a un petit peu changé en fait ces dernières années. De cette période où on se voyait beaucoup, c'est vrai que je me faisais un peu un point d'honneur à venir en costume. J'ai un ami proche qui est ailleurs en fait et sa femme est couturière. Donc en fait je mettais je mettais leurs costumes et accessoires, donc c'était un peu, je mettais un point d'honneur à faire ça et puis c'était un peu ma marque auprès des clients et puis ces dernières années ça s'est un petit peu perdu j'avoue. Donc ceux qui me connaissent d'avant quand j'étais indépendant sont toujours là, mais c'est quand tu remets ton e pape ça devient assez rare en fait. Sachant que voilà la plupart des jobs que j'ai, c'est beaucoup des jobs Nestlé. À l'époque Nestlé m'a emporté la cravate et puis il y a eu un changement il y a quelques années où il y a eu un nouveau directeur et puis en fait ce gars a fait tomber la cravate.
William Gammuto [00:03:12]:
Et depuis moi j'ai gardé encore mon noeud papillon un petit moment et puis après j'ai arrêté aussi par confort ou je ne sais pas. Et puis et puis je crois qu'il y a eu une un changement un peu dans les tenues de manière générale dans les client que j'ai en fait et puis moi j'ai aussi un petit peu abandonné cette partie-là malheureusement, mais j'ai toujours mes noeuds papillons qui sont tous alignés dans un tiroir chez moi et que je regarde avec amour, mais que je ne mets pas souvent.
Laurent Mäusli [00:03:39]:
Donc tu as toujours cet entre deux où tu es quand même habillé assez classe, Tout en gardant ton ton caractère, en restant toi-même.
William Gammuto [00:03:46]:
Oui oui ouais ouais j'essaye après voilà quand je travaille en je suis un peu déguisé de manière voilà que ce soit costume ou ou même la personnalité, il y a quand même un bout quand je suis dans des multinationales pour travailler comme photographe, je vais être un peu moins fou fou que quand je suis à l'agence avec mes collègues ou qu'on qu'on est entre nous, entre personnes en fait de confiance dans notre travail et collègues, c'est vrai que je suis un peu plus calme quand je suis à l'extérieur.
Laurent Mäusli [00:04:17]:
Ouais donc pour être reconnu, mais pas trop quand même.
William Gammuto [00:04:21]:
Ouais parce qu'il y a quand même un côté où moi je n'ai pas trop trop les codes de ces milieux-là parce que moi je fais beaucoup de photos de direction chez Nestlé, c'est des milieux où on te demande d'être assez discret, reconnaissable mais discret. Et puis on ne dit pas forcément bonjour quand tu viens faire un boulot, mais on te fait un l'un deuil, on te montre qu'on t'a vu mais on ne montre pas aux autres qu'on te dit bonjour. Tu vois il y a un peu un truc un peu spécial là-dessus. Donc ouais il y a, voilà moi je n'ai pas trop les codes, je n'ai pas grandi dans une famille où on m'a appris les codes à avoir dans ce type de milieu là. Donc je me déguise un petit peu quand j'y vais pour essayer de passer inaperçu, mais pas invisible.
Laurent Mäusli [00:05:03]:
D'accord. Si on revient à tes débuts dans la photo, tu as expliqué une fois que c'était là. Un petit peu par hasard, t'as pas, t'as pas grandi avec des amis photographes. Ça s'est fait. Raconter une occasion, un voyage que t'as fait au Canada. Et c'est là que tu as tu as essayé de dépoussiérer un appareil photo que t'as pas retrouvé finalement.
William Gammuto [00:05:24]:
Exactement, ouais, c'est c'est juste en fait. Si on remonte même avant ça, je crois que j'ai toujours aimé faire des photos petit, en fait j'aimais bien cet objet de l'appareil je pense comme beaucoup d'enfants, je vois ma ma petite qui a deux ans et demi là, elle nous vole notre notre téléphone pour faire des photos, elle sait, voilà c'est tellement intuitif, elle elle sait faire des photos toute seule et je crois qu'il y a un plaisir de déclenchement chez le petit en fait, qui doit être assez commun. Moi j'ai vraiment des souvenirs assez forts d'aimer déclencher avec l'appareil photo de ma maman. Alors ça ne voulait pas dire que j'allais devenir photographe, mais voilà. Et puis j'avais un petit compact, je faisais des photos moi après adolescents, ce compact je l'ai cassé et je l'ai retrouvé en fait sous ma chaise, sous mon fauteuil. Juste avant de partir faire un voyage au Canada en deux-mille-six je crois, deux-mille-sept et puis du coup je me suis dit tant qu'à faire je rachète un appareil photo un peu meilleure, donc j'ai pris un petit reflex d'entrée de gamme et puis j'ai adoré faire des photos en fait. Mais tu sais vraiment le truc technique. Je crois que j'avais un plaisir du matériel en fait sur le moment, couplé au plaisir de créer une image, et caetera.
William Gammuto [00:06:36]:
Mais je je crois pas que c'était une recherche artistique en premier, c'était plus tiens cet objet me plaît.
Laurent Mäusli [00:06:42]:
Parce que Est-ce que c'était un un argenté quoi numérique
William Gammuto [00:06:45]:
Non, c'était déjà un numérique, c'était dans, tu vois deux-mille-six, deux-mille-sept, c'était un Nikon D cinquante, ça devait être, je ne sais pas, le quatrième une boîte qui sortait je ne sais pas, ça commençait à devenir un petit peu accessible accessible au public. C'est c'est un des premiers entrées de gamme qu'ils ont fait je pense dans cette gamme-là chez Nikon. Et puis voilà j'avais je pense que j'avais dû dépenser 6 sept cents francs à à l'époque pour pouvoir acheter le kit de base tu vois,
Laurent Mäusli [00:07:13]:
mais ça plaisait déjà au niveau de. Ça Ça demande de l'outil finalement.
William Gammuto [00:07:18]:
Ouais c'était vraiment, moi j'ai toujours eu un côté un peu geek et matérialiste on va dire, c'est pas hyper, c'est pas hyper glamour de dire ça, mais mais mais je crois que j'aime, en fait j'aime bien les beaux objets et l'appareil photo, j'aime bien aussi sa fonction d'objet hors hors son fonctionnement d'appareil, à prendre des photos en fait je crois que j'aime bien l'objet en soi, son design et caetera, là, les vieux appareils, et caetera, c'est quelque chose que j'aime bien en fait. Même si je ne les utilise pas, j'ai des vieux boîtiers un peu partout, j'achète au sur un mur de case, pas trop trop cher enfin voilà et puis c'est vraiment ce côté design qui me qui me plaît aussi. Donc je pense que j'ai eu un intérêt simultanément pour la photo produite et pour la beauté de la beauté de l'objet. Un peu d'idée ouais.
Laurent Mäusli [00:08:06]:
Après, Après, j'ai l'impression que ce n'est pas n'importe quel objet, c'est quand même des objets, des outils de travail qui te plaisent dans leur dans leur conception, de leur côté très, très physique, très massif pour certains, autant que ça fait clic, ça fait claque, tu tournes des molettes, c'est du concret.
William Gammuto [00:08:22]:
C'est c'est tu as ce côté vraiment mécanique, j'étais mécanicien à la base, donc il y a un côté mécanique, c'est pas de la hauteur-loisirie, mais mais tu as quand même un des mécanismes assez fins que je trouve assez intéressant et puis aussi tu as ce côté iconique de l'objet que des stars de la photo ont eu en fait tu vois quand tu shoot avec un vieux et puis tu dis voilà il y a Cartier Brassan il a shooté avec ça enfin voilà. Il y a un côté aussi où ça te rattache dans une identité, je pense que c'est une chose qui marche assez bien dans les marques, pareil dans l'automobile tu vois tu tu sais que telle et telle vieille Porsche était conduite par telle et telle personne, en fait ça lui donne encore plus de valeur, valeur qui n'est pas réelle en fait qu'on se construit mais mais ouais moi j'ai j'ai j'ai vraiment ce côté-là avec les appareils photo aussi. J'ai un vieux Hasselblad, le un des premiers argentiques que j'ai achetés quand j'étais jeune photographe et puis en fait ça me fait marrer parce qu'il est un, je crois qu'il est de l'année où où les les Hasselblad sont allés sur la lune pour la première fois en fait et du coup je, enfin ça me fait rire parce que je me dis voilà, ces boîtiers sont allés sur la lune, ils sont d'ailleurs encore sur la lune apparemment ils sont revenus juste avec la pellicule et des cailloux à la place pour le même poids, mais mais ouais c'est des trucs où je me dis, mais tiens c'est c'est l'objet beau en soi, mais après il ramène. Il y a un ancrage dans de l'histoire, dans des gens qui l'ont utilisé.
Laurent Mäusli [00:09:46]:
Moi, je pense que je suis pareil. Quoi Copney achète là, un bel outil, on achète aussi à quelque part l'histoire qui va avec et c'est peut-être le prix qu'on paye quoi.
William Gammuto [00:09:55]:
C'est ça,
Laurent Mäusli [00:09:56]:
même si c'est un petit peu irrationnel, mais complètement, mais ça nous parle d'avoir d'avoir une histoire, une histoire derrière. Mais mais
William Gammuto [00:10:04]:
je pense que les marques tu vois les les belles marques ont marchent vraiment sur ce storytelling en fait de voilà tu t'ancres dans enfin tu achètes du laka, enfin je veux dire un laka c'est un bel objet, mais au-delà de ça, c'est un un objet qui porte une culture, c'est les mêmes personnes qui achètent des Porsche et qui achètent des. Je n'ai pas de Porsche, mais enfin pour dire tu vois, il y a vraiment ce côté-là où là, voilà c'est des directeurs de d'entreprise, c'est des gens qui ont beaucoup de moyens, voilà les cas c'est très cher. Après au-delà de ça, tu peux les utiliser sur certains travaux. C'est un petit peu complexe de. De les utiliser sur tous les types de reportages, disons, mais ouais.
Laurent Mäusli [00:10:48]:
Là. Donc tu as un CFC de mécanicien auto. Donc quel que passe ça t'a donné la sensibilité pour pouvoir apprécier un bel appareil. Et puis pour bien l'entretenir, bien l'utiliser, est-ce que ça aide à quelque part ou bien
William Gammuto [00:11:06]:
la personne qui m'a formé à devenir mécanicien, la seule chose que j'ai vraiment retenue de cette formation-là et je pense la meilleure qui il m'a dit, mais en fait William tu verras cette formation, ce n'est pas pour apprendre à réparer des voitures uniquement, mais ça va t'apprendre dans ta vie à réparer les choses quand elles ne vont pas bien. Et puis il me dit voilà le jour où ta machine à café elle sera pâtée, tu ne vas pas aller en racheter une, tu vas la démonter et essayer de comprendre pourquoi elle ne va pas. Alors dans la plus grande partie majeure majeure partie des cas, tu vas démonter ta machine et tu n'arriveras jamais à la remonter. Mais un appareil photo c'est un peu pareil, j'ai essayé d'en démonter quelques-uns franchement c'est c'est très spécifique, ceux que j'ai essayé de démonter ils n'ont jamais refonctionnés derrière. Donc j'en ai démonté genre deux, tu vois. Mais oui il y a un côté, une intrigue de l'objet, une intrigue un peu de comprendre comment c'est fait, de te dire que tu peux y arriver, que tu peux leur faire fonctionner quand ils qui ne fonctionne plus et tout, mais ouais.
Laurent Mäusli [00:12:02]:
Comprendre un peu le mystère derrière la mécanique
William Gammuto [00:12:04]:
et puis. Puis de se dire, mais voilà en fait c'est des gens qui l'ont monté, stop-là, donc si quelqu'un l'a monté, quelqu'un peut le démonter. Et puis ça c'est vraiment le truc que m'a apporté le le fait de devenir mécanicien en fait, de faire cette formation, de comprendre qu'en fait si quelqu'un a pu le faire, normalement, on peut le défaire et le refaire. Alors dans la réalité, il faut des outillages spécifiques, des machines de précision et tout. Donc ce n'est pas toujours possible.
Laurent Mäusli [00:12:28]:
Dans ton cheminement de photographe, tu as fait d'abord plutôt de la photo de voyage, des paysages. Après, petit à petit, tu as fait une petite transition vers plutôt des portraits, aller plus vers les gens. Mais est-ce que tu arrives à définir à quel moment tu t'es dit est-ce que je pourrais gagner ma vie avec la photo.
William Gammuto [00:12:48]:
En fait quand j'ai commencé à faire de la photo, rapidement je me suis rendu compte que ça coûtait hyper cher le matériel, donc avec un ami proche qui a commencé en même temps que moi, on s'est dit qu'on pourrait faire des des petits jobs, tu vois des mariages, des choses comme ça. Je crois quoi qu'on en a fait un gratuit ensemble, on a commencé notre premier mariage, on l'a fait ensemble gratuit et puis ensuite on a, on s'est dit bon on aime bien ça, on fait quelques travaux, on ne demande pas très cher parce qu'on a zéro expérience, puis qu'on était vraiment mauvais, on ne s'en rendait pas compte. On a fait des petits jobs, ça nous a repayé du matériel, et caetera, mais lui il était en formation pour devenir enseignant en sport et puis moi j'étais en formation où j'allais rentrer en formation pour devenir éducateur de l'enfance. Donc c'était vraiment une période de transition dans nos vies. À aucun moment on s'est dit qu'on allait faire uniquement ça de nos vies, l'un et l'autre. Donc ce n'était pas un but en soi. En fait, moi j'allais faire mon école d'éduque, ce que j'ai faite d'ailleurs. Et puis les travaux photos, ça me permettait de racheter du matériel, de de vivre comme étudiant aussi parce que ça ramenait quand même un peu des sous.
William Gammuto [00:13:56]:
Donc en fait ça se ça se complétait un petit peu, la la photo m'amenait un peu d'argent pour repayer du matériel photo et pour faire des travaux plus intéressant et caetera. Mais à l'époque moi j'avais un rêve entre guillemets, c'est qu'en faisant ces photos, je me disais, mais tu te rends compte si tu étais photographe en fait, puis que tu avais vraiment des gens qui te demandaient de faire des photos. Et en fait, c'est un truc qui me paraissait fou. Je me disais, mais en fait qui à un moment donné te demande de faire des photos. Et et vraiment je me disais mais c'est, c'est que pour les photographes pros. Donc moi je suis pas j'en suis pas un et je sais pas il y avait une espèce de du truc inatteignable en fait.
Laurent Mäusli [00:14:40]:
Qu'est-ce qui me différencie d'un d'un photographe pro
William Gammuto [00:14:44]:
Franchement moi à l'époque je me disais mais déjà faut avoir, faudrait que j'aille faire une école, j'en avais pas fait, je me sentais pas du tout légitime de le faire, donc je me disais mais en fait je vais me mettre des tarifs qui sont bien plus bas que les photographes pros parce qu'en fait je vais leur laisser leur travail, ils vivent de ça. Je suis un amateur, je fais des tarifs plus accessibles, puis enfin voilà. Et puis à un moment donné, tu avances, tu avances avec les années, puis tu dis, purée, en fait mon niveau, il a quand même grimpé, je suis devenu professionnel dans le sens où j'ai professionnalisé tout mon workflow en fait, ce n'est pas juste de faire des jolies photos. Et puis en fait au bout d'un moment, tu as des contrats qu'on confie qui sont quand même des trucs un peu costauds. Tu vois, j'avais des jobs chez Nespresso, des trucs, pas des trucs très difficiles, mais quand même dans une marque avec un une belle renommée et tout, puis je me dis, mais c'est fou, je suis étudiant éduque, je prends, enfin je prends congé, je courbais les cours pour aller faire de la photo, mais voilà la la légitimité, c'est comme si elle était venue avec le temps gentiment, puis de se rendre compte aussi que, au bout d'un moment la barrière elle est plus si épaisse en fait entre entre entre être un amateur qui apprend sur le terrain être un pro qui a reçu un diplôme à un moment donné, mais qui a aussi été dans un processus d'apprentissage et qui l'est toujours. Puis là, ouais la barrière elle devient de plus en plus fine. Puis à un moment donné tu dis mais en fait est-ce que je serai pas pro Et là, c'est une grande question. Oui,
Laurent Mäusli [00:16:09]:
mais comment
William Gammuto [00:16:09]:
est-ce que tu bascule
Laurent Mäusli [00:16:11]:
Donc tu as fait un petit peu tes devoirs, tu as fait progressivement, puis
William Gammuto [00:16:14]:
tu t'es
Laurent Mäusli [00:16:14]:
pas retrouvé. C'était pas sauté dans le vide, tu avais quand même Ouais ouais. Tu avais quand
William Gammuto [00:16:19]:
même des
Laurent Mäusli [00:16:20]:
bases et puis tu n'étais pas inconscient.
William Gammuto [00:16:22]:
Tu vois, on va dire premier boulot, je crois que je l'ai eu en deux mille sept ou deux mille huit, donc une année ou deux après avoir commencé la photo, deux-mille-huit j'avais j'ai commencé mon école d'éduque, d'éduque j'avais déjà pas mal de taf en photo, puis puis à la fin de mon école deux-mille-onze, deux-mille-douze, là j'avais vraiment pas mal de contrats, je pense c'était c'était pas fou fou, mais je pense que je pouvais quand même sortir à peu près mille francs par mois de travail photo sur toute l'année tu vois, c'est pas énorme ton vie pas mais mais déjà c'était quelque chose. Et puis après entre deux-mille-onze, deux-mille-douze et deux-mille-quatorze, au moment où je me suis mis comme indépendant uniquement, en fait il y a eu vraiment une progression parce que en Suisse dans la région ça passe ça passe beaucoup par du bouche-à-oreille le le travail quand même et les opportunités professionnelles. Et puis moi j'étais assez libre, assez libre dans ma tête aussi, tu sais, je me disais pas il faut que je trouve du taf et tout, enfin je bossais comme éduque en fait. Donc si on me donnait un taf je le prenais, je le faisais au mieux parce que j'avais envie de donner le mieux quoi. Et puis en deux-mille-quatorze, j'ai eu une grosse demande de Nespresso pour faire six-cents portraits, puis là je me suis dit ok tu es dans la merde. Parce que là, il va falloir assumer ou alors dire non. Et puis et puis j'ai dit oui. Du coup, j'ai arrêté de bosser comme éduque.
Laurent Mäusli [00:17:39]:
Ah donc tu as quand même atteint ce point où tu avais cette bifurcation. D'éducation, tu t'es dit, c'est éducateur ou photographe.
William Gammuto [00:17:46]:
De deux mille sept à deux mille quatorze, on va dire que ça a été une lente progression, mais vraiment personnel en fait et avec les clients et puis en deux-mille-quatorze, je me suis retrouvé à la croisée des chemins où là il fallait faire une, il fallait prendre une décision. Là, mais je pense que de toute façon la décision elle était prise en fait, c'était juste que à ce moment-là, il y avait un événement qui se produisait qu'il fallait que le choix se fasse. Et je pense que même si j'avais dit bon je prends pas ce boulot, un ou deux ans après, j'aurais fait le même choix je pense sincèrement.
Laurent Mäusli [00:18:17]:
Ouais le déclic, c'est
William Gammuto [00:18:19]:
de toute façon arrivé. Oui oui là complètement ouais. Et puis j'avais quand j'ai fait ce choix j'avais quand même déjà une base de clients où je partais pas dans rien. J'avais je pense en deux-mille-quatorze, j'avais déjà, il faut, ouais j'imagine à peu près pour vingt-cinq-mille francs de commande par année, ce ce qui n'est pas énorme, mais tu sais qu'il y a quelque chose au moins, quelque chose qui existe.
Laurent Mäusli [00:18:42]:
Tu sens qu'il y a du potentiel que c'est que c'est viable comme option.
William Gammuto [00:18:45]:
Alors bon vivre en Suisse avec vingt-cinq mille francs par par an bonne chance, mais mais voilà, à l'époque j'étais en couple avec mon mon ex copine et puis il y avait une petite stabilité financière qui pouvait exister, donc ce n'était pas un énorme risque, disons. Et puis ça a marché et puis tant mieux quoi, mais ouais.
Laurent Mäusli [00:19:21]:
J'ai de la peine à te cerner des défauts. Est-ce que t'es ins solitaire Est-ce que t'es introverti, extraverti dans le sens est-ce que tu te nourris de l'énergie des gens est-ce que ça te fatigue à quelque part de voir beaucoup de monde, de voir beaucoup interagir
William Gammuto [00:19:37]:
En fait, je crois que j'ai vraiment les deux j'ai aussi des fois de la peine à me cerner moi-même. Je suis quelqu'un de profondément social, j'ai besoin de gens autour de moi, mais j'ai beaucoup besoin d'être dans ma grotte aussi. Mes collègues par exemple me nourrissent beaucoup émotionnellement et professionnellement, et puis quand j'ai passé une journée très intense comme ça, j'ai besoin d'être assez seul en fait pendant un moment j'ai besoin, je pense c'est assez masculin aussi comme manière de fonctionner où où on va dire je suis assez extraverti et à l'aise avec les gens et en même temps j'ai beaucoup besoin de recharger mes mes batteries sol derrière et et à laisser mon esprit vraiment partir dans mille questionnements. Je suis je suis un grand fan de YouTube et caetera parce qu'en fait ça me nourrit vraiment. Je me pose tout le temps des questions et en fait en permanence ça passe d'une question à une autre. Et puis c'est c'est vraiment de la poste arborescente où en fait ça paraît qu'une question puis il y en a mille derrière. Du coup ça me canalise le cerveau de me poser sur YouTube et de passer d'une vidéo d'un questionnement à l'autre et tout, c'est des moments de solitude comme ça que j'ai, j'ai besoin d'avoir un moment comme ça chaque jour où où je me recharge un peu comme ça en fait. Mais ouais et puis quand je suis avec des clients, quand je fais par exemple une journée de portrait par exemple où là je donne énormément émotionnellement parce que j'essaie d'être le plus ouvert avec mes clients pour que eux-mêmes soient ouverts à être photographiés en portrait, je suis lessivé quand je rentre et là il faut plus me parler là.
William Gammuto [00:21:13]:
Des fois je rentre à la maison, je dis bonjour à mes cette femme et puis c'est cool, on mange ensemble et tout, on couche notre petite et là je dis à ma femme écoute là, maman, il ne faut plus me parler pendant une ou une ou deux heures quoi, parce que j'ai tellement donné, je je me suis tellement investi socialement et ça m'a rendu heureux profondément. Ça participe à mon bonheur, on va dire, mais vraiment derrière, il me faut du calme.
Laurent Mäusli [00:21:37]:
Beaucoup avec la fonction
William Gammuto [00:21:39]:
quelque part. Ouais, ouais, vraiment. Puis il y a des fois des journées, si je suis trop seul et ben j'ai besoin de faire quelque chose avec des gens. Et ouais, des fois j'ai de la peine à me cerner en fait parce que je sais pas enfin, des fois il y a besoin de monde, des fois il y a besoin d'être seul, enfin ouais c'est c'est des choses que j'appréhende un petit peu enfin j'apprivoise en grandissant, en vieillissant, mais ce n'est pas toujours facile de se comprendre soi même.
Laurent Mäusli [00:22:05]:
Forcément, je te pose la question parce que au début, ça a commencé seul. Puis maintenant, tu as une agence. Alors à quel moment est-ce que tu t'es dit, il faut que je travaille avec quelqu'un d'autre. Et puis est-ce que je peux travailler avec quelqu'un d'autre? Ouais. Est-ce que tu as eu cette réflexion, je pense.
William Gammuto [00:22:21]:
Quand j'ai arrêté de bosser comme éduque en fait, je j'en avais un petit peu marre de bosser en équipe. J'avais besoin de prendre mes propres décisions, de pouvoir expérimenter, voilà avec cet esprit un peu d'entrepreneuriat on va dire, j'avais besoin d'expérimenter ça. Et puis après cinq ans, j'ai eu une augmentation de boulot constante pendant ces cinq années, bienvenue parce que franchement j'avais besoin financièrement pour de pouvoir tourner, c'était pas le cas, c'était pas hyper facile en deux-mille-quatorze et deux-mille-quinze, mais ça a fonctionné. Là, puis en deux-mille-dix-neuf, j'ai j'étais un peu dépassé par la quantité de travail que j'avais. Donc là, et puis en plus je venais de recevoir une lettre comme j'allais avoir un retrait de permis pour excès de vitesse, enfin bref, les vestiges de mon ancien travail de mécano et la passion de la mécanique et de la vitesse, enfin bref, je me suis calmé depuis. J'allais avoir trois mois sans permis de conduire et dans mon travail de photographe, tous les jours je suis sur la route, je trente-cinq-mille bornes par année, j'ai dit mais comment je vais faire Ma femme elle m'a dit tu oublies, tu comptes pas sur moi ou alors pour certains boulots oui mais voilà. Du du coup je me suis dit, mais attends j'ai une pote, je crois qu'elle n'a pas de boulot, elle a une formation de photographe et elle a un permis de conduire, tiens je vais la recontacter. Et puis en fait c'est Elsa qui est une de mes meilleures amies et qui est qui est une super collègue que j'ai engagée pour des petits boulots.
William Gammuto [00:23:49]:
À à la base, elle ne voulait pas reprendre un travail, voilà, c'était pour des raisons personnelles, elle elle, on ne pouvait plus du travail. Et et puis en fait on, je lui ai dit, mais nous stressons, j'ai surtout besoin que tu m'amènes à droite à gauche, que tu m'aides un petit peu pour la retouche parce que je suis dépassé, mais si un jour tu n'es pas en forme, pas de souci, enfin on s'organise quoi, il faut juste m'amener quelque part. Puis en fait ça s'est hyper bien passé. On on a on a appris à bosser ensemble, les travaux vidéo je les avais donnés à son à son frère en fait qu'est qu'est devenu notre vidéaste François, qui est en charge de toute la partie vidéo et je crois qu'en fait, ça n'a pas été un réel choix de construire une agence, c'est qu'à un moment donné, j'ai eu un retrait de permis, un besoin d'aide vraiment et puis il y avait ces personnes sur ma route, qui elles-mêmes étaient un peu désabusées, en fait n'allaient pas chercher plus que ça à ce qu'on crée quelque chose, on a essayé, ça s'est hyper bien passé et puis on a construit une agence ensemble. Mais il n'y a pas eu un moment où je me suis dit, si je crée une agence avec, là on est neuf, voilà ça n'a jamais été mon but en fait. Je voulais juste bosser comme photographe tout seul. Puis maintenant on est neuf.
Laurent Mäusli [00:25:01]:
C'est qu'à différentes étapes dans dans l'agence, tu as ressenti un besoin d'avoir une personne en plus pour une certaine fonction.
William Gammuto [00:25:07]:
Ouais puis à un moment au début ça fait peur en fait tu dis purée, je c'est quand même une sacrée responsabilité d'engager une personne et ça l'est et puis dans la réalité, c'est qu'après s'il y a du boulot qui vient, voilà en principe si tu engages des bonnes personnes, que tu es bon avec tes clients, et caetera, en principe, il y a plus de travail qui vient derrière nous, ça a été notre cas là pendant ces trois dernières années. Passer la peur du début d'engager quelqu'un en se disant, mais est-ce que je vais devoir le licencier dans deux mois parce que j'aurais plus les moyens de le payer, maintenant on ne se pose plus cette question-là. Bien sûr qu'on a toujours un de peur qu'il y ait une crise financière ou quelque chose qui arrive, nous un client qui qui est important qui nous lâche, ce n'est pas le cas, pour l'instant en tout cas, et puis on, du coup j'ai moins peur d'engager des personnes en me disant, mais tiens pour tel projet, il faudrait une personne supplémentaire. Et on a un petit peu plus dans, voilà on a, tout d'un coup on voit qu'on a un peu plus de budget, mais on va engager une personne pour une tâche spécifique. Donc ouais, mais c'est c'est des choses qui prennent un petit peu du temps là, ça fait trois ans que que je travaille en fait pas juste au niveau de faire des photos, mais vraiment je travaille sur moi-même, sur ma manière d'être un patron, sur ma manière de de de d'être leader dans une équipe et caetera et puis en fait c'est des choses que j'ai jamais appris en fait et que j'apprends sur le tas et je fais plein d'erreurs et il y a plein de choses qui sont des réussites. Et et puis on grandit en équipe, on se pardonne aussi les uns les autres parce qu'on fait souvent des erreurs, puis en même temps on a une hyper belle complicité d'équipe, des moments vraiment géniaux qu'on vit ensemble et puis ça avance bien, ça avance vraiment bien, mais on y met beaucoup de soins en fait chacun parce qu'on tient ce boulot et on tient cette agence. Et puis on sent que les gens sont bienveillants, donc ça fonctionne. Là.
William Gammuto [00:26:55]:
Oui, mais
Laurent Mäusli [00:26:56]:
je crois consciemment ou inconsciemment, tu as un petit peu tes critères par rapport aux gens. Tu vas pas mal au feeling. Tu as expliqué dans une interview, dans un de tes podcasts avec François que c'est beaucoup au feeling. Est-ce que tu t'entends bien que cette personne? Peut être même au delà de certaines compétences techniques, même si tu réponds à un certain besoin. Mais je pense qu'il y a quand même
William Gammuto [00:27:17]:
ça. En fait, on a eu engagé des stagiaires ou des personnes pour leurs compétences et ça a été bien, mais c'était pas forcément les personnes qui matchaient avec l'équipe. On en a, on a vraiment appris beaucoup de choses notamment avec un collègue qui a bossé avec nous pendant un peu plus d'une année, qui est maintenant retourné comme indépendant, parce que voilà son travail était excellent, mais le fait de travailler en équipe, c'est pas forcément pour tout le monde. Et puis c'est pas une erreur de casting en fait, c'est qu'on a tous appris de cette situation-là et qu'on est de rester amis et qu'on continuent à bosser ensemble, mais d'une autre manière. Puis là partant de ce constat-là, il y a eu vraiment une grosse réflexion là autour de se dire ok, les compétences, c'est une chose, le diplôme, c'est une chose, mais là, il faut qu'on trouve des gens qui correspondent à la vision qu'on a dans cette agence, alors déjà ça requiert d'avoir une vision, ce qui est déjà pas, ce qui est déjà pas forcément facile, tu vois moi elle n'est pas écrite noir sur blanc ma vision, mais ça demande un peu ça et puis comme tu dis, c'est du feeling avec les gens, on se dit ok, quand on reçoit des personnes par exemple pour des stages ou pour des potentiels emplois, on dit ok, lui, il a vraiment un potentiel de dingue, mais mais en même temps on sent que ça va peut-être pas matcher avec l'équipe. Du coup là, attention parce que l'équipe est fragile quand même. Tu as vraiment ce côté où surtout chez les artistes. En fait, si un jour tu es un peu moins bien, puis que tu parles un peu moins bien de tes collègues, tu es dans des processus créatifs, donc tu vas, enfin c'est des gens un peu plus à fleur de peau quand même et on est tous un peu plus à fleur de peau ici.
William Gammuto [00:29:04]:
On deal avec ça, mais on sait que si on mettrait quelqu'un de très direct c'est de très franc du collier, de pas
Laurent Mäusli [00:29:13]:
très
William Gammuto [00:29:15]:
diplomate, et ben ça pourrait être blessant pour certains, ça pourrait être plus difficile de travailler dans ces contextes-là. Donc ouais, on on fait un petit peu attention ou alors à contre, au contraire nous on a vraiment un humour très très développé on va dire, on se dit il y a certaines personnes qui auraient peut-être des susceptibilités par rapport à d'un type d'humour, ce serait pas forcément une bonne idée d'engager n'importe qui dans l'agence parce que voilà donc ouais, c'est c'est c'est beaucoup sur la personne. Je pense que ça se joue.
Laurent Mäusli [00:29:45]:
Ce qui est logique parce que tu peux, tu peux pas enseigner le caractère à quelqu'un.
William Gammuto [00:29:49]:
Non, c'est ça.
Laurent Mäusli [00:29:49]:
Contrairement à certaines compétences techniques que
William Gammuto [00:29:52]:
tu peux acquérir en fait avec le temps franchement nous on a vu des gens et tous sincèrement tous ceux qui travaillent dans cette agence en fait, ce qu'on était il y a trois ans en commençant et ce qu'on est maintenant, c'est ça a vraiment évolué au niveau du savoir-faire, énormément tout le monde. Le savoir-être, on a un petit peu évolué dans ce que tu sais cette marge possible d'évolution qui est je ne sais pas cinq dix pour cent j'en sais rien ou en ou en tout cas on a trouvé des terrains d'entente entre nous où on sait comment moi je sais comment avec tel et tel collègue je dois parler, m'exprimer, lui demander quelque chose. Un autre je vais devoir lui demander d'une autre manière, peut-être par l'humour, alors que l'autre je dois être très direct, pas trop faire de contour. Et puis en fait c'est comme dans toute relation en fait, tu t'apprends à à dealer en fait, à trouver des terrains d'entente, à négocier et puis ouais, mais en tout cas ça fonctionne bien maintenant. Mais c'est un équilibre très fragile. On doit, on prend souvent des temps ensemble, on en discute, on dit ok, voilà il y a une période dure qui qui vient de passer à se finir, on est tous un peu fatigué, il y a eu des mots un peu plus haut que les autres, on recentre les trucs, voilà. Et puis on repart quoi.
Laurent Mäusli [00:31:04]:
Est ce que est ce que tu arrives toujours à regarder ton calme? Est ce que je ne sais pas pourquoi je te vois un petit peu en british, qui Qui qui reste toujours assez zen en retrait, puis qui explose jamais. Mais je pense que tu dois être humain. Ouais, alors. Tu as appris à te Connaît.
William Gammuto [00:31:22]:
En fait je pense que j'ai j'ai je suis quelqu'un qui a plutôt de la peine à dire les choses. Je suis quelqu'un qui est très très très conciliant. J'ai vécu une scolarité sur la fin qui n'était pas facile. En gros mes trois dernières années d'école on n'ont pas été simples, la septième année c'était un peu l'enfer où j'étais un peu un souffre douleur de ma classe, ça ne m'était jamais arrivé parce que j'ai toujours été le rigolo de la classe, un peu leader et tout et tout d'un coup je suis devenu un peu mouton noir et il y a eu des changements dans l'école et tout enfin voilà et puis c'était une horreur pendant une année et puis après j'ai appris à faire passer les choses par l'humour. Je suis devenu de nouveau le rigolo de la classe. Et puis, je pense que de cette période, il y a beaucoup de choses qu'on qu'on qu'on crée la personne que je suis maintenant, qui m'ont fait évoluer dans un sens en fait autant du d'un côté positif sur ma manière de d'avoir de la résilience, j'ai beaucoup beaucoup de résilience face à plein de difficultés dans la vie. Je je pense que je les dois beaucoup à ces années-là, mais le côté négatif c'est que des fois j'ai j'ai de la peine à dire ce que je pense vraiment, parce parce que je n'ai pas envie de blesser l'autre, parce que je n'ai pas envie de d'entrer dans un conflit et je préfère me dire ok, je prends sur moi.
Laurent Mäusli [00:32:38]:
Donc il y a un mécanisme où tu absorbent une partie, tu évites un petit peu certains conflits, enfin il y a les deux.
William Gammuto [00:32:43]:
Complètement ouais complètement et puis ça je l'ai beaucoup avec des gens, en fait plus les gens sont proches de moi et plus j'arrive à être vrai. Ma femme par exemple me connaît vraiment tel que je suis enfin je pense que la personne qui qui voit la le plus le vrai William et puis des fois c'est un peu explosif. Donc ça, je vais un petit peu calmer avec elle parce que voilà, ce n'est pas agréable pour une personne dans un couple de de d'avoir d'être confronté toujours à, enfin voilà. Et puis peut-être chez mes collègues ou chez des clients, mes mes clients ne vont jamais forcément voir ce côté explosif, ils vont voir toujours quelqu'un de très calme face à n'importe quelle situation. Et je pense c'est ce qu'a fait ma force dans mon travail, c'est que j'ai beau photographier le président de Nestlé, mais en fait même si c'est un petit peu dire à à gérer émotionnellement à l'intérieur de moi, il n'y a personne qui va le voir à l'extérieur en fait. Les gens croient que je suis tout le temps hyper calme, je ne suis pas du tout hyper calme. Je suis je suis speed, j'ai mille idées à la seconde, enfin voilà. Par contre, j'essaye de me comporter en société d'une manière qui passe.
William Gammuto [00:33:50]:
Donc du coup je m'infiltracé bien dans n'importe quel milieu, mais je ne vais pas toujours être vrai en fait.
Laurent Mäusli [00:33:58]:
Donc c'est dans ces moments que tu puisses dans tes dans ton énergie pour pouvoir rester pro finalement et Faire le le job.
William Gammuto [00:34:06]:
Ouais exactement puis mes collègues ils me connaissent un peu différemment parce qu'en fait on est au boulot ensemble en sécurité entre guillemets. Donc c'est vrai qu'il y a des fois où où voilà je suis plus tendu et puis je leur fais comprendre parce que ils voient assez vite. Après je vais toujours être raisonnable avec mes collègues et bienveillants, mais il y a des fois où ils sentent que c'est, il faut faut pas m'embêter quoi.
Laurent Mäusli [00:34:30]:
Tu commences à te connaître.
William Gammuto [00:34:32]:
Ouais et puis on on le sait, mais même entre nous enfin je veux dire on on n'a pas une hiérarchie super forte dans la boîte hein, donc moi j'ai aussi des collègues où il y a des moments je sais qu'il faut pas leur les embêter trop hein. Donc ça va dans les deux sens en fait, il y a une confiance mutuelle et puis c'est pas, je suis pas un méchant patron tortionnaire et tout ça, mes mes collègues je pense pas qu'ils ont, je pense pas qu'ils ont peur de moi réellement, par contre des fois ils ont, il y en a quelqu'un des fois qui me disent, mais on a quand même la crainte de toi parce que tu es notre chef quand même, mais une crainte positive, mais ils n'ont pas peur de moi non non non.
Laurent Mäusli [00:35:03]:
Plutôt une forme de de respect alors.
William Gammuto [00:35:05]:
Ouais, une forme de respect, mais en même temps, il y a beaucoup d'amitié et d'amour quand même.
Laurent Mäusli [00:35:11]:
Donc un respect qui est naturel plus que par rapport à la fonction.
William Gammuto [00:35:14]:
Exactement ouais, je pense que par rapport à la fonction, je j'évite déglinguer tous tous les trucs avant qu'ils se mettent en place quoi. En général quand un collègue commence, je lui montre vite à quel point on peut rigoler dans l'agence et puis du coup il comprend qu'il n'a pas besoin d'être très très sérieux quand on est ensemble. Donc voilà il y a un peu, il y a un peu les deux quoi.
Laurent Mäusli [00:35:49]:
Là. Comment ça se passe sur le travail quand tu as une séance de portrait? Est-ce que tu es du genre à être très directif, à avoir une idée très précise? Tu as une image en tête? Comment est-ce Tu fonctionnes.
William Gammuto [00:36:00]:
Ce que j'ai appris avec le temps c'est que face aux clients faut pas trop douter parce que sinon ça va le faire douter lui encore plus. Du coup ce que je fais c'est que généralement je sais pas trop ce que je vais faire mais je lui fais croire que je sais et puis non mais c'est con mais en fait de montrer une certaine assurance, de dire c'est ça qu'on va faire, mais en fait le client va se dire ah qui sait ce qu'il veut faire. Souvent je sais pas trop. Alors oui, maintenant maintenant je sais un petit peu plus parce que presque tous les deux jours je fais des sessions de portraits, enfin j'arrive dans un environnement, je sais que telle et telle arrière-plan, il va bien si on est que la lumière elle est assez belle à cet endroit donc on va se poser là et puis je lui dis ben voilà on peut faire ici ou ici moi je trouve que celui-là c'est le meilleur endroit mais on peut faire un test je vous montre et et puis en général ça marche comme ça. C'est, je suis assez directif, j'essaye de ne pas, j'ai j'ai plein de doutes et sur le moment je me dis mec si tu laisses tes doutes prendre le dessus ton ton ton client il il va pas être à l'aise donc ça va être ça va être compliqué. Donc même quand je doute, j'essaye de ne pas le montrer, j'essaie d'avoir une, de prendre une décision. Des fois, ce n'est pas la bonne, mais je l'assume et et puis je me dis que je
Laurent Mäusli [00:37:08]:
rattraperai la retouche,
William Gammuto [00:37:10]:
mais c'est assez rare quand même. Généralement, tu sais dans les les boîtes dans lesquelles on photographie, il y a quand même des beaux contextes, donc c'est jamais des grosses prises de risques. Est-ce
Laurent Mäusli [00:37:19]:
qu'il y a eu des fois où ça a coincé parce que le client a dit non, ça, je ça, je fais pas ou je me sens pas à l'aise de poser comme ça.
William Gammuto [00:37:28]:
Bon dans le milieu corporate ce qui est cool c'est que les pauses elles sont pas très très créatives on va dire. Il il y a deux trois possibilités, on les explore, il y a des fois des gens qui me disent ah mais moi j'aime pas croiser les bras ou moi j'aime pas avoir la main dans la poche, voilà et puis on change de pause et il y a il n'y a pas de problème en fait, c'est pas un big deal tu vois. Les fois où ça peut coincer, c'est plus quand vraiment le client ne sait pas ce qu'il veut faire et qu'il est totalement déssécurisé lui-même et et pas par rapport à à moi en fait vraiment lui est pas à l'aise parce que j'en sais rien son supérieur lui fait peur parce que il va bientôt se faire licencier enfin il y a mille choses qui peuvent arriver dans sa vie et puis des fois il y a des fois on sent des gens quand même qui sont qui sont pas bien dans leur peau quoi. Et puis là c'est hyper dur parce qu'en fait, si tu dois les mettre à l'aise pour faire une photo, mais que eux-mêmes ne sont pas bien dans leur vie, et bien purée, il faut ramer un bout, puis des fois ça marche pas quoi. Et puis en même temps là, c'est du lâcher prise de se dire bon, cette personne ne peut pas me donner plus, elle est à son max, moi je suis allé la chercher le plus loin que je pouvais, mais je ne peux pas donner plus loin que ça, et puis après tu tu tu dis là avec en fait. Il dit voilà en fait elle sera sûrement contente parce qu'elle est tellement pas bien, qu'elle ne s'imagine pas que ça peut quand même donner une photo pas trop mal. Moi je le sais qu'en la voyant, ça pourrait être beaucoup mieux, mais elle, elle ne le sait pas. Et puis généralement, ça se passe plutôt bien.
Laurent Mäusli [00:38:55]:
Quelque part les deux, il y a cet accord tacite où chacun se dit je fais,
William Gammuto [00:38:59]:
je fais
Laurent Mäusli [00:38:59]:
du mieux que je peux et
William Gammuto [00:39:00]:
puis et
Laurent Mäusli [00:39:02]:
puis on en reste là.
William Gammuto [00:39:03]:
On pense que puis tu as des gens qui vont pas te donner plus en fait et puis ben en fait tu peux pas voilà moi j'ai j'ai fait des photos de direction dans plusieurs entreprises, c'est des postes assez enfin quand même particuliers tu vois un directeur, quel quelle proximité il tolère avec quelqu'un, tu vois avec avec un prestataire. Et puis ça, tu ne peux pas choisir à sa place. Alors moi j'essaye d'être le plus bienveillant possible, le plus accueillant, et caetera, mais si cette personne ne veut pas livrer quelque chose d'elle-même, je ne peux pas l'obliger en fait. Je ne l'explique pas, je je ne vais pas dire au client qu'il doit livrer quelque chose pour que la photo soit bonne, mais je le sais. Je sais qu'en fait si je veux obtenir un bon portrait posé de quelqu'un, il faut que cette personne me donne quelque chose d'elle, de plus que d'habitude dans son travail, ça se fait en dix quinze minutes, ce n'est pas un truc où je lui demande de faire une thérapie face à moi, mais mais voilà je lui pose trois questions, ah vous venez d'où Enfin voilà des questions un peu bateau, puis j'essaye d'engager un peu la conversation et puis au bout d'un moment, je je fais des photos tout en même temps et puis j'essaye de ne pas trop avoir des temps mort, tu sais malaisant comme ça où pendant dix minutes elle doit regarder puis je ne lui dis rien. Je suis un peu dans un dialogue comme ça puis clac clac et puis ouais puis sinon vous venez d'où clac clac et puis tout d'un coup je la fais poser pendant quinze secondes. J'essaye de ne pas laisser des trop longs moments de tension parce que si la personne devient mal à l'aise, elle se fige en fait. Puis c'est un peu, tu sais je fais un peu de l'hypnose presque quand on s'en sert à Oui
Laurent Mäusli [00:40:32]:
oui tu es obligé de toujours stimuler la personne.
William Gammuto [00:40:34]:
C'est ça et puis en fait j'essaie de la de la faire penser à autre chose en fait en permanence et puis de d'occuper son esprit pour que son corps puisse c'est un peu relax. Donc il y a vraiment un peu de la manipulation, j'avoue.
Laurent Mäusli [00:40:45]:
Il y a une part de négociation finalement, les portraits, t'es obligé de toujours être en contact avec la personne et puis cette
William Gammuto [00:40:53]:
danse. Ouais ouais non mais vraiment. Cet échange. Puis des fois ça se passe, des fois tu as des moments de dingue et même si l'endroit est pas fou, la lumière n'est pas folle, des fois il y a des portraits qui sont, mais fous alors que c'est pas matériellement qu'ils sont fous, mais il s'est passé quelque chose et ça marche. Je ne sais pas comment dire, mais tu vois l'image après et vraiment le, il y a un rendu qui va au-delà de juste la plastique de l'image en fait. Et ouais quand ça arrive c'est cool, vraiment cool. Puis d'autres fois c'est hyper plastique, c'est juste le contexte est beau, la personne est belle, elle elle pose bien, on l'a fait en trois minutes et puis c'est réglé. Mais ce n'est pas, ce n'est pas ça que je retiens en général, ce n'est pas les travaux les plus intéressants, je trouve.
Laurent Mäusli [00:41:35]:
Là. Et quand tu es en mode plutôt reportage documentaire où tu es plutôt là pour observer comment est-ce que tu fonctionnes, qu'est-ce qui se passe dans ta tête, est-ce C'est plutôt des considérations considérations techniques.
William Gammuto [00:41:47]:
Ouais, ça j'aime bien alors autant j'aime bien les portraits parce qu'il y a un échange humain, il faut aller creuser tu sais, et et c'est vraiment, des fois ça me demande au-delà de ce que je suis capable de donner en arrivant tu vois, je je des fois je me dépasse vraiment, ce n'est pas de tout repos alors que les reportages, tu es un observateur et ça j'adore. Parce qu'en fait, je suis très très curieux. Je me pose mille questions et je suis très curieux du coup quand il y a des choses qui éveillent ma curiosité intellectuellement ça va me nourrir et du coup artistiquement ça me donne envie de faire quelque chose. Du coup si le sujet m'intéresse, je vais me dire, mais purée mec tu es un observateur, essaye de capturer un maximum de choses et puis ça j'adore. Par contre, il faudra pas que ce soit dix fois le même reportage. Je vais le faire deux trois fois en y mettant une bonne intensité à partir de la quatre, cinquième fois, si c'est toujours le même truc, j'arrive plus. En fait, c'est comme si le sujet me lassait en fait. J'ai été curieux au début pour le découvrir, donc j'ai photographié ce sujet et au bout d'un moment je me dis mais en fait c'est après c'est presque de l'alimentaire en fait si je dois le reproduire ce truc et puis il en faut des boulots alimentaires j'en ai j'en ai quand même régulièrement mais quand je vois que ça devient trop alimentaire, j'essaye de le confier à un autre collègue ce travail pour qu'il ait un regard sur sur le reportage, on a comme ça des des clients qui nous demandent tous les mois ou tous les deux mois de revenir faire une série de photos chez eux, des suivis de chantier par exemple et caetera, puis quand c'est des choses que j'ai trop fait pendant une période vraiment j'essaye de le déléguer à quelqu'un d'autre pour avoir ce nouveau regard il y a une nouvelle envie de photographier.
Laurent Mäusli [00:43:28]:
Sinon tu as toujours les mêmes images en tête que tu veux. Ouais, inconsciemment reproduire. Et
William Gammuto [00:43:32]:
la première fois que je fais le boulot, je vais me dire j'y vais à fond parce parce que j'ai envie de me prouver à moi-même et aux clients que c'est la meilleure décision qu'il ait pris de nous nous faire venir, puis quand ça fait trois quatre fois, et bien en fait, je ne sais pas comment dire, mais j'ai moins besoin d'aller chercher ces images parfaites, enfin parfaites, ces images où je suis allé au-delà, parce parce que je je l'ai déjà fait la première fois en fait, ça sert à rien que je le fasse cinq fois, du coup faudrait que ce soit plutôt un un autre photographe qui aille au bout, tu vois, donc c'est ça qui est aussi pas mal en équipe, c'est des fois c'est notre apprentie ou des fois c'est ma collègue Elsa qui va shooter. Puis les trois, la semaine dernière on a fait ça. On avait une inauguration d'un garage, j'ai fait le premier jour, Manu notre apprentie a fait le deuxième et Elsa a fait le troisième jour. Et puis en fait, les photos ne sont pas pareils, on y a tous mis une intensité en fait différente et du coup ça se ressent je pense dans la globalité du reportage, c'est qu'il y a eu chaque fois un photographe qui revenait découvrir l'endroit.
Laurent Mäusli [00:44:31]:
Tout en gardant quand même la même vision, vous arrivez quand même à avoir une certaine.
William Gammuto [00:44:36]:
Oui, alors avec le temps là, ils savent que on travaille de telle et telle manière et on a une esthétique un peu commune. Après les manières de cadrer, elles ne sont pas les mêmes, mais ce qui est hyper riche, du coup ça amène, mais par contre si tu regardes la globalité des photos, elles sont retouchées en même temps, la colorimétrie, la lumière et caetera, tout est similaire. Par contre les cadrages, les angles, et cetera sont différents. Du coup, il y a c'est comme si tu regardais de trois angles différents le même sujet en fait.
Laurent Mäusli [00:45:06]:
Tu as mentionné juste avant le travail avec l'apprenti. Quelles sont les valeurs que tu essaies de lui enseigner, de lui transmettre?
William Gammuto [00:45:13]:
Je pense qu'en fait, là ce qui est bien avec le fait d'avoir un apprenti c'est que c'est un ou même des stagiaires, c'est c'est que c'est des gens qui arrivent dans des équipes où il y a plein de choses qui sont figées tu sais, parce qu'avec les années avec tes collègues tu trouve des terrains d'entente, des manières de fonctionner et caetera, puis ça a tendance un petit peu à se cristalliser avec le temps et à devenir un petit peu rigide, plus très créatif, plus trop en mouvement. Je pense que d'avoir des jeunes qui viennent, enfin jeunes ou un jeune, juste des nouvelles personnes qui viennent rejoindre l'équipe, même si c'est pour quelques mois, ça apporte des questionnements dans ces choses qui se sont cristallisées, ça ramène du mouvement en fait et je pense que la chose la plus importante dans notre travail, c'est de rester en mouvement, de rester en éveil, de rester créatif parce que c'est un muscle la créativité qui doit s'exercer et si on on prend trop l'habitude de travailler d'une certaine manière, qu'on remet pas les choses en question, je pense qu'on devient moins bon. En fait on perd un petit peu de sa créativité. Donc je dirais que avant les valeurs qu'on va amener aux jeunes qui viennent, il y a déjà tout ce qu'ils nous apportent à ce niveau-là. Ensuite, voilà ce que nous on essaye d'apporter à ces personnes qui viennent, c'est déjà de leur dire voilà c'est un milieu qui est assez concurrentiel, il n'y a pas beaucoup de place, il n'y a pas beaucoup de place pour les gens. Nous, on essaye de leur montrer un aspect vraiment hyper positif de ce milieu-là, de leur montrer beaucoup d'ouverture, de leur montrer qu'on a le droit de partager ces secrets de fabrication, on a le droit de les enseigner du mieux qu'on peut et puis on se réjouit ce qu'ils deviennent nos concurrents un jour en fait ou qu'on les engage, mais on on se réjouit de ce qu'ils vont devenir et et on essaye de ne pas trop se battre contre la concurrence. Moi j'aime bien la concurrence parce qu'en ça nous permet de nous élever et de devenir meilleurs vraiment, mais j'ai pas envie de la descendre la concurrence en fait. J'ai envie de travailler avec elle, j'ai envie de rencontrer ces gens, j'ai envie qu'on s'apprenne mutuellement, qu'on se réjouisse les des boulots qu'on a les uns et les autres et puis je crois que c'est aussi des des valeurs qu'on qu'on aime apporter en tant qu'agence aux gens qui nous rejoignent en fait, c'est de se dire voilà il faut arrêter d'avoir peur des autres, il faut aller les rencontrer, il faut partager, il faut s'ouvrir un max même si les gens en fait il y il y a des gens qui vont être malhonnêtes, voilà on peut pas on peut pas aller contre ça, puis ces gens on leur aura offert quelque chose, ils l'auront pris, ils l'auront peut-être détruit, on n'en sait rien, c'est pas grave en fait, on va continuer à donner et ça c'est vraiment des valeurs que moi j'essaye de transmettre, de donner malgré tout en fait, de continuer de continuer à être ouvert, de continuer à être accueillant, aimant, de pardonner voilà, à des gens qui nous font du tort parce qu'en fait on en a des agences ou des clients qui sont des fois malhonnêtes, voilà, on leur dit qu'on travaillera plus avec mais que c'est ok, qu'on qu'on va pas s'arrêter à ça en fait, qu'on qu'on qu'on continue à avoir le dialogue, la la partie humaine, mais que voilà la la tout tout ce qui est professionnel va s'arrêter.
William Gammuto [00:48:24]:
C'est arrivé quelquefois très rarement, mais ça arrive.
Laurent Mäusli [00:48:28]:
C'est sain d'avoir cette ouverture de de dire voilà, on a une concurrence, une saine concurrence, on fait notre truc, on ne fait pas notre recette secrète. Voilà, c'est pour tout le monde. Et
William Gammuto [00:48:39]:
puis Si
Laurent Mäusli [00:48:41]:
on a des mauvaises expériences, ça arrive. Après
William Gammuto [00:48:44]:
c'est c'est hyper, ouais c'est c'est un travail de tous les jours parce qu'en fait, en fait je ne suis pas plus parfait qu'un autre. Franchement quand moi je vois des super job que des collègues ont fait, souvent ce qui vient en premier, c'est de la jalousie comme sentiment quand même, parce qu'en fait, j'ai envie d'aller chercher ces mêmes images. Et quand je vois un collègue qui fait un beau travail ou qui a du succès, en fait souvent j'ai quand même un sentiment de jalousie en premier et ce n'est pas que je m'arrête à ça, je me je me dis pas mec tu as une ordure d'avoir ce ce sentiment, parce que c'est très humain. Je me dis, mais en fait tu as ce sentiment maintenant on va aller au-delà. Ok, qu'est-ce que tu peux lui souhaiter à cette personne Est-ce que, est-ce que est-ce que tu peux très jouir pour elle, est-ce que voilà enfin et et je pense c'est vraiment d'essayer d'aller plus loin, ça demande beaucoup d'énergie, mais c'est comme ça que je considère mon travail. Si le jour où je deviens jaloux, où j'essaie de cacher comment je fais les choses, de plus partager et caetera, en fait il faut que je change de boulot, parce qu'à ce moment-là, je serais devenu l'humain que je n'ai pas du tout envie d'être. Et j'espère que ça ne m'arrivera jamais. Tu j'espère ne pas être trop aigri maintenant et ne pas le devenir plus en vieillissant quoi, mais mais voilà et puis conserver cette manière cette vision du monde là en fait.
William Gammuto [00:49:57]:
Là, mais moi j'ai vraiment une vision de j'aimerais donner sans attendre en retour en fait, c'est ça ma vision, j'y arrive pas tout le temps vraiment je suis pas parfait. Par contre de cultiver ce côté de je vais donner malgré tout et et mais et tant pis si les gens bousillent ce que je leur donne en fait, ce n'est pas grave. Tu donnes
Laurent Mäusli [00:50:17]:
sans avoir trop trop d'attentes.
William Gammuto [00:50:19]:
Ouais alors c'est c'est facile de le dire hein, mais mais voilà j'ai quand ça se passe mal, j'essaie de me dire mais en fait tu as donné, ça n'a pas été réceptionné de la manière dont tu tu l'imaginais, mais ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter de donner et puis ouais, mais mais ça demande beaucoup de travail et souvent c'est décevant et souvent ce n'est pas facile à encaisser, mais ouais. Là.
Laurent Mäusli [00:50:50]:
Quels sont tes projets pour pour l'agence Est-ce que tu veux garder la même direction tout en évoluant Est-ce que tu as.
William Gammuto [00:50:59]:
Là on est arrivé à un point où en trois ans, on a structuré une équipe, on est neuf là dont trois personnes en formation, donc 6 employés, trois personnes en formation, en termes de taille d'agence, je pense que moi j'aime bien les petits groupes. Je suis quelqu'un qui n'est pas à l'aise dans une soirée où il y a deux cents personnes. Je suis quelqu'un qui aime un petit groupe, huit à douze personnes on va dire, dans laquelle on, dans ce groupe-là, on on peut tous dialoguer ensemble, on a des moments privilégiés les uns avec les autres, il n'y a pas de sous-groupes trop qui se créent tu vois. J'aime bien C'est critique. Ouais c'est ça. En fait j'aime bien cette taille de groupe encore qui va jusqu'à douze théoriquement c'est ça qui se dit. Je trouve que c'est hyper agréable. Moi je me sens à l'aise dans une soirée avec une, cette quantité de personnes.
William Gammuto [00:51:52]:
Au-delà de ça, je deviens un petit peu mal à l'aise. Moi sur une scène face à deux cents personnes, je suis un peu un showman, donc je vais jouer le truc, mais j'ai aucun plaisir. Alors que s'il y a huit douze personnes puis qu'on se marre entre nous, j'ai du plaisir là-dedans. Du coup, un peu ma barrière, tu sais, voilà, je pense que l'agence va rester dans cette dimension-là. Si ça venait à grandir, je pense qu'il faudrait revoir un petit peu la structure. Est-ce que c'est deux lieux séparés Je ne sais pas. Mais mais en l'occurrence, c'est un peu ça ma vision. Pour l'instant, rester un petit groupe.
William Gammuto [00:52:24]:
Et puis là on est arrivé vraiment, donc je parlais de la structure où ces dernières années on a structuré, là on a besoin d'aller plus loin maintenant dans ce qu'on dans ce qu'on produit, on a vraiment besoin d'aller chercher des travaux qui sont plus intéressants, d'aller chercher plus loin dans notre créativité de de, on on s'est un petit peu, c'est pas qu'on s'est endormi, mais en trois ans, on a posé les bases, on est à l'aise dans ces bases et maintenant si on s'arrête à ça, on va juste devenir des fonctionnaires et ce sera un petit peu dommage parce qu'on, vraiment je pense que l'équipe a d'autres choses à créer. Mais là on on en a beaucoup parlé en équipe et on était tous d'accord là-dessus en fait, il faut qu'on aille chercher des autres choses en fait.
Laurent Mäusli [00:53:06]:
Prendre des risques.
William Gammuto [00:53:08]:
Alors bien sûr que les travaux alimentaires on va les on va les perpétuer parce que tu ne peux pas aller tous les jours chercher des trucs ultra créatifs en fait au bout d'un moment ça te demande trop d'énergie, mais d'aller voilà toutes les temps de semaine ou les temps de mois se dire on fait un projet plus créatif, même si ça paye pas, même s'il faut donner de l'énergie, même s'il faut payer pour le faire, en fait c'est quoi notre ADN créative artistique en fait Et là on a besoin d'aller l'explorer maintenant. Et là je pense que ben voilà pour ces je je pense deux prochaines années ou trois prochaines années, notre challenge c'est vraiment d'aller puiser en nous dans ces artistes qu'on a, qui sont en nous en fait, voilà qu'est-ce qui nous fait vraiment vibrer. Et là on a de quoi aller chercher. On a été sécurisé là pendant trois ans, on a du boulot, on a tous un salaire, on a pu racheter du matériel, enfin ça fonctionne, ça tourne, maintenant il faut aller chercher plus loin Pour pour être fier de ce qu'on produit, on l'est déjà, mais pour aller plus loin quoi.
Laurent Mäusli [00:54:06]:
D'aller chercher ces projets un petit peu vitrines qui sont plus plus audacieux qui qui vous permettent d'évoluer. Que ce
William Gammuto [00:54:13]:
soit du projet vitrine, ça c'est sûr alors d'avoir des trucs qui sont qui sont plus waouh et puis aussi d'aller chercher des projets qui sont peut-être moins vitrines, mais qui sont plus des projets qu'on a dans nos tripes. Moi ça fait des années que j'ai envie de, j'étais allé en Europe de l'Est, j'étais allé au Kosovo pendant dix jours faire de la photo argentique avec mon Hasselblab justement. Pour moi c'est mon meilleur reportage, c'est en deux-mille-dix en fait. Ça fait treize ans que j'y suis allé et en fait depuis depuis ça, ça reste mon meilleur reportage selon moi tu vois. Et il me dit des fois, mais purée, mais prépare une semaine et et c'est tous des trucs où voilà maintenant il faut vraiment aller chercher ces choses-là en fait pour s'extasier aussi en tant qu'artiste.
Laurent Mäusli [00:54:56]:
Mais tu arrives à dire pourquoi c'était ton ton meilleur reportage C'était des conditions spéciales
William Gammuto [00:55:01]:
Je pense c'était émotionnellement. En fait ça a été un tournant dans ma vie, je suis parti seul en voiture avec mon appareil photo et puis j'ai été accueilli là-bas dans une famille que je connaissais pas en fait, que j'ai rencontré sur place, où il y a eu des liens très forts dans la famille en en l'espace de quelques jours et je crois qu'il y avait une intensité telle que forcément ce qui en ressortirait soit ça allait être nul soit ça allait être génial. Je ne sais pas comment dire, il n'y avait pas de place pour juste quelque chose de il n'y avait pas de place pour juste quelque chose de de de lisse en fait. Soit c'était quelque chose que j'aurais détesté, soit c'est quelque chose que j'adore et du coup pour le coup, c'est des photos que j'adore. Elles ne sont pas particulièrement géniales. La réalité, c'est ça, c'est que c'est moi qui les adore.
Laurent Mäusli [00:55:51]:
Mais tu étais obligé de t'impliquer, d'aller vers les gens
William Gammuto [00:55:53]:
pour que
Laurent Mäusli [00:55:54]:
ça fonctionne.
William Gammuto [00:55:55]:
Ouais et puis j'étais seul aussi ça ça fait bien la différence. J'ai rarement voyagé seul. Les fois où j'ai voyagé seul, j'ai réussi à faire des photos qui sortaient un petit peu de l'ordinaire et chaque fois que je voyage avec ma femme ou en famille enfin voilà il n'y a rien il n'y a rien très intéressant sincèrement, c'est des photos de famille en fait tu vois et du coup maintenant je fais même plus l'effort quand on va en famille en vacances, je fais des photos de famille. Donc à l'iPhone ou même avec mon appareil photo, mais ça ça, il n'y a aucune, il n'y a aucun but artistique derrière vraiment. T'accepte que c'est
Laurent Mäusli [00:56:32]:
c'est autre chose. Oui, c'est parfois.
William Gammuto [00:56:34]:
Parfois, il faudrait se dire quand même, mais bon, allez là, il faut se frotter. Je pars une semaine faire un projet, tu vois, mais je le fais jamais en fait et c'est pas par manque de moyens ou par manque de temps enfin c'est, on trouve tous enfin non c'est un peu exagéré de dire ça mais c'est c'est possible de trouver une semaine de temps en temps dans sa vie où tu te dis je fais un truc seul pour moi en fait, pour quelqu'un d'autre, mais ouais, mais des fois, il faut un peu se motiver, puis ça, j'ai un peu de la peine des fois.
Laurent Mäusli [00:57:06]:
Il Il faut faire cet effort pour créer cette cette parenthèse. Ouais ouais ouais ouais.
William Gammuto [00:57:14]:
On verra peut-être que cette année il y a quelque chose qui va se faire, mais vu que l'agenda il se remplit avec les boulots, c'est des fois dur de de se dire tu es loin une semaine, du du coup c'est tout ça que tu peux pas être avec tes clients, donc ça met quand même un petit peu en péril la santé économique de ta boîte et puis en même temps partir seul, ça veut dire que ma femme reste ici seule avec avec notre petite, donc est-ce que c'est correct de lui imposer ça, enfin voilà.
Laurent Mäusli [00:57:42]:
D'ailleurs, en parlant de ta femme, elle a été présente durant une bonne partie de ton parcours en tant que photographe. Quel a été son influence Est-ce que tu as changé sur le plan photographique après, même personnel, mais.
William Gammuto [00:58:00]:
En fait, bon ma femme elle a fait des boulots avec moi en photo déjà au début au début où on était ensemble, je lui ai fini un appareil dans les mains, j'ai dit maintenant tu es photographe comme moi, ça ça fonctionne comme ça, l'ouverture ça fonctionne comme ça, la vitesse comme ça. Je me disais je comprenais rien, enfin je comprends rien. J'ai dit non mais Karine, maintenant tu vas comprendre. Dans dix minutes tu as compris et réellement elle comprenait, c'était trop bien. Je ne lui laissais pas le choix en fait elle devait comprendre parce que j'étais un peu face au mur pour certains boulots où j'avais besoin de quelqu'un pour me filer un coup de main, du coup je lui réglais son appareil, tu vois j'avais deux boîtiers les mêmes, je lui mettais un objectif un peu complémentaire par rapport au mien, je disais tu vas faire juste ça. Ton petit carré du centre, tu le places sur le visage de la personne, ça fait la netteté, ensuite tu appuies à fond le bouton, ça déclenche. Si tu vois que c'est trop clair, tu fais ça avec le bouton, si tu vois que c'est trop fond, si tu fais ça, mais très très basiquement, elle m'a sorti des images de dingue. Notamment elle a fait la couverture d'un magazine Nestlé avec une de ces images et j'étais moi aussi sur ce reportage, donc tu imagines, je fais ça avec ma femme et c'est sa photo qu'on choisit pour faire couverture d'un magazine Nestlé qui dit bon ok trop forte ma femme hyper forte.
William Gammuto [00:59:08]:
Et
Laurent Mäusli [00:59:09]:
puis du coup
William Gammuto [00:59:12]:
voilà on a fait des travaux ensemble maintenant elle fait quasiment jamais de la photo pour le boulot parce qu'on a eu un enfant puis qu'on a plus le loisir d'être les deux à faire des photos. Par contre ce qu'elle a beaucoup beaucoup apporté c'est de la liberté en fait c'est fou en fait elle a vraiment de la force là-dedans c'est que elle elle me laisse énormément de liberté. Elle me fait hyper confiance dans dans la vie de l'entreprise, enfin tu vois, mais enfin financièrement ça implique notre famille quand même. Elle me fait hyper confiance, elle me laisse être à fond dans mes projets, être libre. Voilà donc je pense comme entrepreneur tu peux pas rêver mieux comme femme en fait parce que du coup elle est rassurante derrière elle me dit mais vas-y c'est bon et puis il n'y a pas besoin de se justifier pendant mille ans. Elle sait pourquoi je le fais quoi.
Laurent Mäusli [01:00:05]:
Elle a été sur le terrain, donc elle comprend ce Ce qu'est le métier, en tout cas en partie.
William Gammuto [01:00:10]:
Ouais, ouais puis elle, voilà elle est aussi indépendante, donc elle est prof de yoga et de pilates, donc elle se rend aussi compte de de ce que ça signifie d'être indépendant et puis il y a eu un choix familial quand même quand on a eu notre petite de se dire voilà maintenant qu'est-ce qu'on fait de de notre vie familiale et professionnelle chacun Il se trouve que à l'époque, c'était mon entreprise qui pouvait faire vivre la famille et pas la sienne à ce moment-là. Donc ce n'est pas une question de mes femmes, là c'était vraiment, on s'est dit comment est-ce qu'on fait pour vivre en tant que famille et qui met plus d'énergie dans son boulot que l'autre. Et puis il se trouve que voilà l'agence était déjà existante donc c'est moi qui travaille plus pour ramener de l'argent et puis elle, elle travaille plus à la maison à s'occuper quotidiennement de notre petite en fait. Donc voilà puis moi j'ai quelques moments dans la semaine privilégiée où je avec ma fille et pendant que Karine va donner des cours de yoga et de pilote, mais c'est j'avoue c'est quand même le huitante pour cent je pense c'est plutôt moi qui dois être très disponible pour les projets et puis Karine qui prend beaucoup sur elle et sur son temps pour pour avoir de la liberté et faire en sorte que cette entreprise elle avance aussi. Là, elles sont trente-sept entreprises qui est aussi la sienne en fait, donc qui est tout autant la sienne que la mienne donc voilà. Là. Parfait,
Laurent Mäusli [01:01:42]:
merci. Dernière chose, On peut retrouver, vous avez un site pour moto où on peut retrouver la plupart quelques travaux.
William Gammuto [01:01:51]:
On a notre site agence moto point c h où on a, c'est un peu un site vitrine où on a juste des travaux un peu standards dans ce qu'on sait faire le mieux, qui sont représentés. On a notre page Instagram, agence Mouteau aussi. Et puis voilà, moi j'ai ma page, enfin moi je ne mets plus rien sur Instagram, j'ai une page perso, mais je ne suis pas je ne suis pas un grand fan des réseaux sociaux, alors on le fait professionnellement parce que c'est important de le faire dans notre cas de figure, mais ouais, moi je vais assez peu, on va dire. Ça, c'est vraiment, c'est vraiment le vieux quand je parle. Mais ouais. Et puis
Laurent Mäusli [01:02:28]:
il ne faut pas que j'oublie, vous avez aussi votre podcast, donc antipopcast.
William Gammuto [01:02:32]:
Antipopcast où on reçoit des photographes, vidéastes, film maker, des gens qui font du drone, enfin voilà un petit peu des gens du métier et là c'était c'est un peu là tu vois on parlait avant des valeurs dans notre travail de d'être ouvert aux autres et caetera. Alors c'est un podcast qui nous coûte de l'argent qui ramène absolument zéro, mais qui va dans notre vision d'agence de de s'ouvrir aux autres, de de réunir les gens. Voilà et puis un côté de contact aussi qui est hyper agréable parce que du coup tu rencontres des gens exceptionnels qui font hyper bien leur travail et puis ça te donne aussi des idées en fait finalement donc
Laurent Mäusli [01:03:12]:
ouais. Écoute merci.
William Gammuto [01:03:13]:
Merci à toi.
Laurent Mäusli [01:03:15]:
Ensuite à toi et puis à toute l'agence.
William Gammuto [01:03:17]:
Merci beaucoup. Merci de d'avoir pris ce temps pour venir écoutez le directeur de Muto non non non. C'est
Laurent Mäusli [01:03:26]:
maintenant qu'on voit ton vrai visage.
William Gammuto [01:03:28]:
Ouais c'est ça. Là, non non là j'étais très très vrai dans ce podcast-là, donc je suis plutôt voilà, ça c'est le vrai William quand même. Merci. Merci à toi.
Laurent Mäusli [01:03:44]:
Là Merci de nous avoir écoutés. Là. Cet épisode a été réalisé et produit par Puissant Bazar, donc par moi Laurent. Ma liste d'invités est pour l'instant un peu courte. Alors si tu as en tête quelques noms d'artistes que je pourrais inviter ou si toi-même tu aimerais participer à l'émission, envoie-moi un message à Laurent@puissantbazar.ch. Je reviens dans un mois avec un nouvel invité. Là, d'ici là, prends soin de toi et à tout bientôt.