Dans cet l'épisode :
"C'était vraiment la bouée de secours, la création. Quand j'étais jeune. Voilà, ça m'a un peu sauvée, effectivement. De faire du vitrail comme ça, c'était vraiment une chose dans laquelle je pouvais retrouver ma bulle, je retrouvais mon intégrité un petit peu."
Depuis son plus jeune âge, Magali Kocher, a été artiste dans l'âme. Cependant, il lui a fallu plusieurs années et plusieurs expériences infructueuses pour qu'elle puisse, au fil des rencontres et des hasards, trouver sa véritable voie. Avec le vitrail, elle a trouvé un art, des matériaux et des techniques qui lui correspondent. Ensuite, l'art-thérapie lui a également offert la possibilité d'être au service des autres.
Transcription de l'épisode :
Retrouve la transcription complète de l'épisode ainsi que toutes les références sur puissantbazar.ch : https://puissantbazar.ch/au-coeur-de-la-creation/
Production :
Présentation, rédaction, enregistrement et site internet : Laurent Mäusli
Crédits musiques :
0:00 Dawn de Nicolas Guerrero
7:28 Good Resolution de Spearfisher
11:21 Morning In Three Cities de Jones Island
16:03 100 Stars Vanished de Beneath The Mountain
22:12 Time Goes de Bosnow
28:22 Second Chance de Jones Island
32:13 Crystalline de Leroy Wild
37:32 Violin Piano Floating II de Primo Levi
42:42 Safer Here de Pendelton
47:19 To An Asteroid de Friendly Savages
51:35 Mandela vs De Klerk de CAPE
57:09 Odyssey de Edward Abela
Musiques libres de droits :
Puissant Bazar ne serait pas tout à fait pareil sans musique. Pour créer l'ambiance que j'ai en tête je plonge et pioche dans le vaste catalogue des sources suivantes :
- Audiio (lien affilié) : https://ref.audiio.com/th53nw5b
- Uppbeat : https://uppbeat.io/
***
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Magali Kocher 00:00:00.000
Je ne...
Magali Kocher 00:00:09.180
Je ne sais pas, de faire cette formation d'art thérapeute, c'est vraiment quelque chose qui nous assez profondément aussi. Comme toutes les formations en psychologie, on doit nous même se traiter d'abord pour savoir comment on réagit à ce type d'activité. Donc ça a fait bouger aussi beaucoup de choses personnellement. Je suis toujours dans une période en fait où justement, je pense que toute ma vie, en fin de compte, je me remettrai en question probablement. C'est comme ça ma foi.
Laurent Mäusli 00:00:49.550
Hello, c'est Laurent et la voix que tu viens d'entendre, c'est celle de Magali Kocher. Très rapidement, il était clair qu'elle devait être ma première invitée. D'abord parce que c'est une artiste et ensuite parce qu'elle est l'incarnation de la gentillesse. Quand je lance un nouveau projet, j'ai besoin de me rassurer et de me placer dans un environnement paisible et stimulant. Et c'est comme ça que je me suis retrouvé un beau matin de novembre dans l'atelier de Magali pour enregistrer le tout premier épisode de mon nouveau podcast. Bienvenue au cœur de la création. Magali est aussi une collègue de travail. Je la croise presque tous les jours sans vraiment la connaître, sans savoir ce qui fait tourner son monde. Mais avant de plonger dans son art, je devais à tout prix lui poser une question.
Laurent Mäusli 00:02:00.220
Est ce qu'il t'arrive des fois de montrer ta colère ?
Magali Kocher 00:02:03.610
Malheureusement, oui, mais c'est surtout lorsque je suis derrière un volant d'une voiture. Et là, j'ai remarqué que je n'arrivais pas à garder mon calme très facilement. Oui, dans l'habitacle clos de la voiture, j'ai tendance à perdre patience très rapidement et à exprimer vraiment d'une façon très virulente mon mécontentement. Sinon, il y a peu d'occasions où effectivement, je montre ma colère, sauf quand on me pousse à bout. Il faut déjà y aller.
Laurent Mäusli 00:02:32.160
En effet. D'accord, donc ça éclate au bout d'un moment, mais t'as quand même un seuil de tolérance très élevé.
Magali Kocher 00:02:38.280
Oui, c'est vrai. Oui, d'habitude, j'essaie de jamais projeter trop ma mauvaise humeur sur les autres.
Laurent Mäusli 00:02:44.580
Ok. Je pense que c'est une grande qualité et de nos jours, on a un petit peu tendance à dire « Ouais, elle est gentille, elle est gentille » en dénigrant la personne. Mais je pense que c'est une vraie qualité et pas un défaut.
Magali Kocher 00:02:55.240
Oui, c'est vrai que c'est souvent été perçu comme quelque chose de péjoratif dans mon entourage, du moins, j'ai l'impression. On m'a souvent dit que j'étais trop gentille, que je me faisais marcher dessus. Ça, c'est certainement vrai, mais en même temps, c'est une façon d'être. Je ne peux pas, ma foi, changer ma façon d'être. C'est comme ça. J'essaie juste de mettre des limites.
Laurent Mäusli 00:03:14.700
Parce qu'il y a un moment dans ta jeunesse où tu t'es dit « Non, là, c'est allé trop loin. Je me suis fait avoir ou bien on a profité de moi ?
Magali Kocher 00:03:23.460
Oui, ça m'est souvent arrivé, effectivement, notamment à l'âge de l'adolescence. Avant, peut être, je ne me rendais pas vraiment compte, mais c'est vrai que dans ma jeunesse, j'avais une vie de famille qui était particulière. Donc assez rapidement, ces histoires d' auto-défense ou de limites ont dû être réfléchies et discutées. Mais c'est vrai que quand on est enfant, on ne se rend pas compte non plus vis à vis de ses parents, jusqu'où on peut aller les croire, les aimer, etc. Donc ça, c'est toujours une question à laquelle je pense, encore aujourd'hui, effectivement, je ne cesse jamais de me remettre en question, de revisiter cette période là. Et il y a encore du travail, je pense.
Laurent Mäusli 00:04:13.720
En tout cas, c'est important d'avoir ce recul et de pouvoir se rappeler comment on était et puis aussi de voir l'évolution.
Magali Kocher 00:04:21.760
Oui, là, dans ce cadre là, effectivement, le fait d'avoir fait cette formation d'art thérapie m'a beaucoup aidée à remettre les choses à leur bonne place. Et voilà, c'est quelque chose qui m'a permis d'évoluer aussi, d'acquérir un peu plus de maturité. C'est vrai, j'ai toujours l'impression d'être un peu immature. Enfin, disons, c'est ce que me semblait que ça ressortait dans mes relations avec les gens, en amitié ou ce qu'on me disait. Et bon, voilà, j'avais besoin vraiment de me confronter à cette question. Pourquoi ? Il y avait beaucoup de pourquoi dans toute cette histoire.
Laurent Mäusli 00:05:00.820
On va revenir à l'art thérapie un petit peu plus tard, mais là, je vais te ramener loin en arrière à tes 10 ans.
Magali Kocher 00:05:08.110
Ouh là !
Laurent Mäusli 00:05:10.320
Juste pour savoir comment était la petite Magali ? Est ce qu'il y avait déjà cette attirance pour le côté créatif, pour le dessin ou peut être le bricolage en général ?
Magali Kocher 00:05:20.200
Oui, alors bien sûr, il y avait... Depuis toute petite, je dessinais partout. Je dessinais sur les murs, je dessinais tout le temps. C'était ma façon de m'exprimer. J'aimais bien ça. À l'école, j'étais connue pour celle qui faisait des petits chevaux dans tous les coins. Et puis j'adorais le dessin. J'avais un oncle qui dessinait très, très bien et je l'admirais beaucoup. Chaque fois que j'allais le voir, je lui demandais de me montrer comment dessiner telle ou telle chose, etc. Mais paradoxalement, je n'ai jamais pris de cours de dessin. Ça, c'était quelque chose dans la famille, on ne prenait pas de cours ni d'équitation, ni de musique, ni de dessin, malheureusement. Avec le recul, je regrette, j'aurais dû demander, insister beaucoup, beaucoup, jusqu'à ce que j'obtienne un cours de dessin. Mais non, du coup, je n'ai pas eu... J'ai toujours fait ça comme ça. Et puis, c'est resté mon moyen privilégié de m'exprimer.
Laurent Mäusli 00:06:23.340
Tu disais que vous n'aviez pas vraiment l'habitude de prendre des cours parce que c'était des compétences, des talents qui n'étaient pas vraiment valorisés ? Pourquoi est-ce que... ?
Magali Kocher 00:06:33.210
Oui, il y avait toujours l'aspect financier, évidemment, mais mes parents ne manquaient pas d'argent, mais disons qu'ils étaient économes. Ils comptaient quand même leur revenu. Et puis, effectivement, il y avait une... Oui, je ne sais pas vraiment, c'était une sorte de dynamique familiale. Les violons d'ingres ou les passions, tout ça devait rester quand même assez intériorisé. Ça ne prenait pas beaucoup de place dans la vie de famille et puis on n'accordait pas beaucoup de place. Le dessin, en plus, ce n'était pas quelque chose qui était valorisé dans la famille. Comme beaucoup de gens à cette époque, quand on est enfant et qu'on aime dessiner, on a souvent des parents qui nous disent « Mais qu'est ce que tu veux faire avec ça ? Tu n'arriveras jamais à gagner ta vie. S'il te plaît, tourne toi vers des choses un petit peu plus raisonnables. » On était totalement dans ce mouvement là.
Laurent Mäusli 00:07:44.640
Tu m'as dit aussi que tu as une sœur plus âgée. Est ce que le fait d'avoir une grande sœur, est-ce que ça t'a guidée dans une certaine voie ou bien est ce qu'au contraire, t'as voulu faire autre chose qu'elle ?
Magali Kocher 00:07:57.800
Oui, ma sœur avait cinq ans de plus que moi. Malheureusement, c'était un peu beaucoup. Je sais que quand j'étais toute petite, elle s'occupait beaucoup de moi. Mais après, quand j'étais en âge de jouer avec elle, disons, elle était déjà adolescente, elle avait ses amis, ses histoires de cœur surtout. Et puis, on était très différentes, assez opposées au niveau caractère. Elle était aussi extravertie que moi, j'étais introvertie, ce qui fait qu'effectivement, finalement, on ne partageait pas grand chose à l'âge où j'avais mes dix ans, justement. Et puis, moi, je m'intéressais beaucoup à la culture ou à l'histoire ou des choses comme ça. Elle, elle avait vraiment un besoin de vivre, de sortir, de vivre des aventures, ce qui fait qu'on ne partageait pas grand chose à ce moment là, malheureusement.
Laurent Mäusli 00:08:46.160
J'avais évoqué les dix ans parce que c'est à dix ans, tu avais reçu un cadeau particulier de ta tante. Peut être que ça... J'ai l'impression que ça a déclenché quelque chose en toi. Est ce que tu peux en parler un petit peu plus ?
Magali Kocher 00:09:00.440
Oui, c'est vrai. Il y avait l'histoire du cadeau de tante Sonia. C'était la marraine de ma sœur. On ne la voyait pas très souvent, mais tante Sonia, c'était quelqu'un de très chaleureux, très ouvert. Et puis elle, elle faisait de la peinture sur porcelaine. J'aimais beaucoup la voir. Elle ne m'a jamais donné de cours à ce niveau là, mais tout d'un coup, elle nous a envoyé à ma sœur et à moi un petit miroir pour Noël. C'était un miroir fait avec quatre ou cinq pièces en vitrail Tiffany. Et je ne connaissais pas du tout, évidemment, ça à l'époque. Quand j'ai vu ce miroir, je l'ai trouvé très beau. Je l'ai toujours gardée avec moi et je me suis toujours posée la question depuis comment est ce qu'on faisait ça ? Quel était le secret de fabrication ? Est ce que moi, un jour, je pourrais faire ça aussi ? Et ça, je me souviens très bien. Dès le début, je me suis posée cette question et ça m'a plu quitter. Après, c'était quelque chose qu'on ne trouvait pas du tout par ici. C'est peut être 10 ans après seulement que j'ai pu voir enfin qu'est ce que c'était comme technique et puis comment est ce que je pouvais, moi, m'initier à ça.
Laurent Mäusli 00:10:17.560
Mais d'ailleurs, tu l'as toujours gardé, tu l'as toujours dans ton atelier ?
Magali Kocher 00:10:20.990
Oui, il est toujours là, c'est vrai. Je l'aime bien. C'est mon vitrail fétiche. C'est un petit peu la mascotte de l'atelier, évidemment. Et puis c'est vrai que je le garde, je le trouve toujours beau. Je le montre toujours à mes élèves comme étant une possibilité de faire quelque chose facilement. Est ce qu'.
Laurent Mäusli 00:10:42.700
Inconsciemment, c'était ta boussole pour savoir dans quelle direction tu devais aller ?
Magali Kocher 00:10:46.840
C'est vrai. Mais après, il a fallu quand même attendre très longtemps pour pouvoir voir de quoi il s'agissait. C'était seulement lorsque j'ai été à l'université, on s'est rendu compte qu' à cette époque, je travaillais chez un restaurateur de peinture murale, Joseph Trinca à Lausanne. J'étais sa comptable et puis j'insistais de temps en temps pour être sa stagiaire aussi. Donc là, j'avais eu l'occasion, justement, d'aller pouvoir l'aider à repeindre les singes du château de Lutry.
Laurent Mäusli 00:11:24.660
C'est moi, le Laurent de maintenant, enfin, celui d'après l'interview. Je fais une petite parenthèse pour t'expliquer cette histoire de singes. Souvent, les habitants des villages en Suisse héritent d'un surnom. Les habitants de Lutry, une charmante bourgade du canton de Vaud, s'appellent officiellement les lutriens, mais on les surnomme aussi les singes. Cet animal se retrouve d'ailleurs représenté sous plusieurs formes sur de nombreux bâtiments du village.
Magali Kocher 00:11:57.200
Et quand on était justement là bas, on se baladait à travers le village et tout d'un coup, je tombe sur cet atelier de Vitrail Tiffany qui était là depuis plusieurs années. J'ignorais complètement son existence et c'est là qu' enfin, je vois ce type d'objets, justement, enfin accessibles, des cours, elles proposaient des ateliers. Je me suis immédiatement inscrite, effectivement, là, alors que j'avais des collègues qui me disaient « Mais c'est kitsch. Pourquoi est ce que tu veux faire ce type de choses ? C'est étrange. » Mais voilà, c'était la technique qui m'intéressait. Après, on en fait ce qu'on veut. On n'est pas obligé de faire des choses kitsch. Ce problème là m'a jamais arrêtée très longtemps. Je me suis toujours dit que moi, je ferais autre chose, je ferais ce qui me plaît. J'avais qu'une envie, c'était vraiment d'entrer dans cet atelier et de tout de suite m'inscrire pour commencer à travailler.
Laurent Mäusli 00:12:57.380
Juste pour revenir un petit peu en arrière, tu peux nous expliquer un peu la technique Tiffany ?
Magali Kocher 00:13:02.580
La technique Tiffany, c'est une technique simplifiée pour faire du vitrail. C'est ce que je dis tout le temps. C'est la technique des lampes, en fait, pour travailler en trois dimensions. À l'époque, Louis Comfort Tiffany avait un énorme atelier de verrier avec plusieurs centaines d'employés. Il fallait qu'il trouve quelque chose pour utiliser justement ces fragments de verre qu'il utilisait pour ses grands vitraux. Et puis, alors, du coup, il a mis au point cette technique pour les abat jours de lampes. La particularité, simplement, c'est qu' on coupe le verre normalement et puis on doit l'entourer avec un ruban de cuivre tout le long, mais pour ce faire, justement, on est obligé de poncer chaque pièce afin que le ruban ne se déchire pas lorsqu'on le colle sur la tranche. Et donc, de cette manière là, étant donné qu'on doit poncer toutes nos pièces, on n'est plus obligé d'être des professionnels de la découpe du verre parce qu'on peut récupérer tous les défauts de coupe avec le ponçage. Ça rajoute une étape très longue au travail, mais néanmoins, ça permet vraiment de commencer des cours d'initiation, disons. S'initier au vitrail avec le Tiffany, c'est beaucoup plus simple qu'avec le vitrail traditionnel.
Magali Kocher 00:14:25.240
C'est pour ça que très rapidement, j'ai eu envie aussi de donner des cours. J'ai monté mon atelier à Vevey et puis j'ai essayé de me lancer, justement. Donner des cours, réalisations, cours, etc. Je m'imaginais déjà un avenir grandiose en tant qu'indépendante dans le vitrail.
Laurent Mäusli 00:14:46.780
C'était en premier l'attrait pour la matière, pour le verre qui était très présent dès le début.
Magali Kocher 00:14:52.060
Oui, le verre, c'est vrai. Surtout la matière, la façon d'assembler les choses. L'attrait pour le verre est venu après en fait. C'est vrai que je trouvais les verres très beaux. Ce petit miroir que j'avais reçu à 10 ans, justement, il comportait des verres irisés que je n'avais jamais vu auparavant. Donc là, effectivement, je les ai tout de suite recherchés, je les ai trouvés. Il y a beaucoup de choses. Effectivement, après, c'est venu plus l'attrait pour le verre, pour la lumière changeante, les transparences, tout ce côté, justement, évidemment, enchanteur du verre. En fait, ça, c'est vraiment quelque chose qui, après, a nourri beaucoup cette passion, qui m'a pu quitter. J'ai continué à faire du vitrail Tiffany jusqu'à maintenant. C'est vrai que c'est encore ça que je trouve intéressant de partager avec les gens, c'est le vert ne laisse jamais indifférent. Soit les gens ne l'aiment pas parce qu'ils l'estiment dangereux ou le côté froid, rigide, lisse, trop lisse peut être. Ou soit alors les gens sont effectivement touchés par ce côté changeant ou de réflexion. Ce côté vivant du vert qui change tout le temps en fonction de la lumière du jour. Et puis, là, on peut partager beaucoup de choses avec les gens.
Magali Kocher 00:16:20.320
C'est intéressant de voir justement comment ça touche les personnes, le verre. C'est jamais anodin.
Laurent Mäusli 00:16:39.760
Au moment où tu fais cette découverte du vitrail, tu es encore à l'université, donc tu es en histoire de l'art. Est ce que tu avais une envie de faire de ta passion, du côté créatif, ton métier ? Ou bien est ce que tu t'es toujours dit Ça, je mets de côté. Je ferai ça en parallèle.
Magali Kocher 00:16:57.980
Alors, tout de suite, pas effectivement. J'étais trop exaltée à découvrir tout ça. J'ai commencé à faire des cours. Je me suis formée à la chose. Et puis j'ai eu de la chance parce que c'était justement l'époque où tout d'un coup, Lausanne redécouvrait ses vitraux à nouveau. C'était Lausanne in vitro. Je ne sais plus en quelle année c'était exactement. Il y a eu une grande exposition. Et tout d'un coup, justement, en histoire de l'art, on s'est intéressé aux vitraux. J'ai eu accès aux vitraux muséaux s et à Rome 1, je ne connaissais pas son existence auparavant. Et du coup, j'ai pu orienter toutes mes études de ce côté là et me former aussi là bas, au vitraux musée et aux vitraux centres, où il y a vraiment une documentation très développée. J'ai réorienté toutes mes études en fonction de ça, mais ça restait effectivement du côté théorique. Pour l'instant, je me documentais, je m' informais sur toutes les époques, le vitrail dans l'histoire, etc. Ça m'a beaucoup intéressée. Mais par contre, le côté pratique, effectivement, restait en rad. J'avais juste mon petit atelier chez moi et je ne savais pas quoi faire, effectivement, avec cette activité, mais j'avais fortement envie, effectivement, de développer.
Magali Kocher 00:18:19.090
Malheureusement, à la fin de mes études d'histoire de l'art, j'étais trop âgée pour continuer encore des formations. J'ai essayé de me former, de me présenter des enchères des maîtres verriers s. Mais c'était difficile. Ils ne prenaient pas facilement des apprentis. Il fallait quand même encore quatre ou cinq ans de formation. Donc j'ai renoncé et je me suis simplement formée, justement, chez Marie Jeanne Auberson, cette dame qui avait cet atelier de Tiffany à Lutry. Elle proposait des cours. Ça allait assez vite avec elle. Ce n'était pas une formation professionnelle, c'était de l'ordre des loisirs, des loisirs créatifs, mais assez rapidement, j'ai pu travailler aussi un petit peu chez elle. Quand on se formait chez elle, c'était un atelier d'introduction au vitrail et puis après, on pouvait tout de suite s'inscrire pour faire une lampe, Tiffany, à je ne sais pas combien de centaines de pièces. Donc après avoir fait sa lampe, on était formé, ça, c'est certain. Oui, du coup, après, elle m'a engagée pour retravailler de temps en temps chez elle. Et puis c'est comme ça que j'ai commencé.
Laurent Mäusli 00:19:27.290
Tu as commencé par donner des cours, mais tu avais également des clients parallèles ?
Magali Kocher 00:19:32.280
J'avais quelques clients. Oui, c'est vrai que j'arrivais à convaincre deux ou trois personnes de me commander des vitraux. Mais là, assez rapidement, il y a eu quelques écueils. Je me suis rendu compte que psychologiquement, je n'étais pas prête à faire ce type d'activité. Je ne sais pas, ça, ça a toujours été un peu un problème. Quand j'avais des clients qui me commandaient des vitraux, à partir du moment où je devais passer à la réalisation, j'avais vraiment des problèmes à respecter mes engagements. J'avais tendance à me rebeller contre les clients. Et puis ça, ça a été évidemment un problème. J'avais du retard dans mes réalisations. Je trainais la patte. Alors j'ai dû aller... Évidemment, je me suis posée la question pourquoi il y avait ce type de réaction ? Et puis, en allant chez des professionnels, j'ai réalisé que je ne pouvais pas faire ça en tant que professionnelle. En tout cas, j'avais besoin de... Oui, dans l'immédiat, ce n'était pas possible. Il me fallait du temps pour régler ce problème là. Donc, j'ai arrêté de faire des réalisations et je m'en suis tenue au cours, qui était bien plus gratifiant pour moi.
Laurent Mäusli 00:20:49.600
Mais qu'est ce qui te freinait dans le travail avec les clients ? C'était le fait d'avoir un cahier des charges très précis ou de devoir respecter des délais ? Peut être un manque de liberté ? Est ce que tu arrives à préciser ce qui coince.
Magali Kocher 00:21:03.820
Un peu ? Ça a longtemps resté assez flou, en effet. Oui, c'était effectivement le manque de liberté. Je me sentais contrainte. Et puis, le problème, c'est que le vitrail, c'était vraiment une passion chez moi. Je l'utilisais comme exutoire pour toutes mes émotions. Et donc, c'était quelque chose qui m'appartenait trop en propre. Je n'avais pas envie de le partager complètement. Et quand j'avais justement des clients qui venaient me dire « J'aimerais plutôt cette couleur là. Faites pas comme ci, faites comme ça. » J'avais vraiment l'impression qu'ils m'agressaient en fin de compte dans mon intimité et ça ne jouait pas.
Laurent Mäusli 00:21:39.600
Une sorte d'attaque personnelle ?
Magali Kocher 00:21:41.980
Oui, je le considérais comme une attaque et puis j'avais juste envie de leur dire « Mais non, mais écoutez. Non, débrouillez vous. Moi, je fais comme je veux. Donc c'est mon travail, c'est à moi. » Et je pense que pas mal d'artistes, justement, quand ils ont de la peine après à vendre leurs œuvres ou à se séparer de ce qu'ils font quand on est un petit peu trop relié émotionnellement à ce qu'on fait, c'est des fois difficile, effectivement. Alors là, j'étais en plein dedans. Je n'ai jamais réussi à prendre vraiment distance par rapport à ça et j'ai vite compris que c'était impossible d'en faire une profession.
Laurent Mäusli 00:22:28.440
Donc, à ce moment là, tu t'es surtout concentrée sur les cours ? Oui. C'était des cours plutôt pour quel type de public ? Des enfants ? Des adultes ?
Magali Kocher 00:22:36.760
Alors adulte plutôt parce qu'effectivement, avec le vitrail, on travaille avec du plomb, avec des fers à souder, des choses qui coupent. Donc pour les enfants, ça me paraissait pas propice. Donc je me suis consacrée plutôt aux adultes. Et oui, il y a eu pas mal de gens qui sont venus en fait à l'atelier. Finalement, je faisais plus de publicité, les gens venaient comme ça. Je n'ai jamais gagné ma vie avec ça. Il ne faut pas croire qu'il y avait des centaines de personnes qui venaient chez moi, mais disons, il y avait des gens qui venaient spontanément, sans que j'aie besoin de faire de publicité autour de moi. Donc ça me suffisait, finalement. Comme ça, je ne me sentais pas envahie, j'avais mon espace et je pouvais expliquer, partager ma passion, c'était enrichissant. J'ai toujours trouvé très enrichissant d'avoir des gens autour de moi qui créent aussi et puis qui me partageaient un peu aussi leur enthousiasme pour cette façon de faire, cette technique. À côté.
Laurent Mäusli 00:23:38.140
De ton atelier, tu as toujours conservé un travail fixe pour pouvoir un peu payer tes factures ?
Magali Kocher 00:23:46.660
Oui, malheureusement, c'est vrai. Quand j'ai fini mes études, j'ai travaillé un peu comme historienne de l'art, mais c'était toujours des mandats, donc ça ne durait pas vraiment très longtemps. À un moment donné, j'avais tout lâché, effectivement, pour développer cette activité vitrail. Mais très rapidement, je me suis rendue compte qu'il fallait que je retrouve un travail. Et je crois que c'est à ce moment là que mon père a fait un problème cardiaque. Et puis, du coup, il a eu besoin d'aide au travail. Il était indépendant, il travaillait avec son frère et son père dans une entreprise de transport, Mazzou, ramassage des déchets ménagers, etc. Donc, on était dans les transports, les camions. C'était un tout autre, évidemment, environnement, mais je suis allée travailler avec lui et puis j'y suis restée longtemps. Au début, c'était 30 %, après 50 %, et puis finalement, c'était à 100%. Donc effectivement, pour le vitrail, il n'y avait plus beaucoup de place. Je voyais les gens le soir. Il fallait vraiment avoir une bonne discipline pour deux ou trois fois par semaine, être disponible tout le temps pour les gens qui venaient à l'atelier. Donc tout ça, ça dépendait un petit peu en fonction des périodes, quand il y avait du monde, quand j'étais un petit peu moins disponible.
Magali Kocher 00:25:11.950
Après, j'ai commencé à partager l'atelier. Ce n'était pas toujours facile. Et puis, à un moment donné, pendant longtemps, ça a très bien fonctionné. Tout d'un coup, je n'en pouvais plus. J'ai fermé l'atelier, j'ai voulu arrêter le tout. Et puis là, j'ai une amie, Déborah Grosjean, qui est venue me dire qu'elle, elle venait d'ouvrir, elle venait de terminer l'école de vitrail à Monthey et qu'elle avait un atelier à Vevey, si je pouvais louer une place chez elle. Alors du coup, à la place de jeter toutes mes affaires, comme j'en avais l'intention, j'ai déposé le tout sur une table dans son atelier. Et puis du coup, je suis restée là bas et j'ai continué à pratiquer.
Laurent Mäusli 00:26:01.080
Tu disais que dans l'atelier précédent, tu as dû partager, puis ça s'est mal passé. C'est le fait de partager ton atelier qui... Tout à coup, tu devais partager ton espace personnel qui t'a posé problème.
Magali Kocher 00:26:12.420
Ou bien... Oui, c'était plutôt le problème des limites. Je ne posais pas très bien les limites. Je me laissais un petit peu... À un moment donné, les choses n'étaient pas claires et il fallait trancher. Comme j'arrivais, j'ai eu quelques difficultés à exprimer forcément mes besoins, etc. Finalement, la seule ressource que j'ai eu, c'était de dire non, stop, j'arrête. Là, maintenant, c'est trop. Mais c'était quand même après plusieurs années où il me semble, j'ai accepté pas mal de choses, disons. Mais après, c'est toujours une question de perception personnelle, on est d'accord.
Laurent Mäusli 00:26:53.420
Dans ce nouvel atelier, t'as pu partager avec un petit peu plus de sérénité.
Magali Kocher 00:26:59.120
Oui, là, les choses étaient très claires. J'avais juste une table, je payais mon loyer, j'avais mon espace et puis Déborah, à côté, faisait la même chose que moi, elle avait une activité vitrail. C'était la première fois que je partageais avec quelqu'un qui faisait la même chose. Elle avait une autre technique. Elle faisait du vitrail traditionnel, mais on pouvait échanger. C'était très enrichissant. En revanche, assez rapidement après, elle a fondé une famille, elle a fait des enfants et le vitrail, ça lui convenait plus parce que justement, il y avait trop de contacts avec des produits malsains. Étant donné qu'elle avait une formation d'infirmière à la base, elle était très branchée, justement, à la sens sur attention, pas se mettre en danger, etc. Donc, elle a arrêté de faire du vitrail, gardé l'atelier toujours pendant des années, mais néanmoins, elle ne pratiquait plus. Donc, peu à peu, je suis restée dans l'atelier, j'avoue, mais être un peu étalée, pour tout dire. En fin de compte, en quelques années, je crois que j'avais investi presque la totalité de l'atelier. Et voilà, après, j'ai pris... Il y a eu d'autres collaborateurs aussi qui sont venus pour partager avec moi l'atelier.
Magali Kocher 00:28:19.700
Mais en fin de compte, je m'étais pas mal installée aussi dans cet atelier là. Il était très beau, c'était un ancien appartement, il était très clair, c'était parfait pour le vitrail, vraiment. On était bien. C'était une belle période.
Laurent Mäusli 00:28:44.480
On a évoqué un petit peu plus tôt le côté art thérapie. Est ce que tu peux me raconter comment tu as fait la transition vers l'art thérapie ? Est ce que ça s'est fait en parallèle ? Est ce que tu as fait les deux avec les cours ?
Magali Kocher 00:28:54.340
Oui, pour l'art thérapie, ça, c'est venu sur le tard un petit peu, effectivement. Comme je travaillais à plein temps en tant qu'employée de commerce dans l'entreprise familiale, tout d'un coup, mon oncle arrivait à l'âge de la retraite. Et puis, je savais que ça allait bientôt s'arrêter. Il en parlait de vendre l'entreprise. Pour moi, c'était une opportunité. Je me suis dit « Je vais pouvoir revenir à mes amours premiers », l'histoire de l'art aussi. Toutefois, le problème, c'est que je n'avais pas travaillé en tant qu'historienne de l'art depuis plus d'une dizaine d'années. Je n'avais plus tellement de connexion avec ce monde là. Je ne connaissais personne, donc c'est assez difficile. Je ne me sentais pas trop légitime là dedans. J'ai cherché quelque chose d'autre. Comme j'avais toujours l'atelier à disposition et cette envie de partager et que j'étais tout le temps en train de me remettre en question, d'essayer toujours d'éclaircir un petit peu mon chemin personnel, psychologiquement parlant, ça m'est venu naturellement l'idée de faire de l'art thérapie. J'ai commencé l'école Créa'Vie qui se trouvait à Lutry à cette époque. Malheureusement, l'école a fait faillite assez rapidement, donc je suis passée à la HES à Lausanne et j'ai fini cette formation d'art thérapeute il y a peu de temps, finalement.
Magali Kocher 00:30:28.760
Mais voilà, c'est fait, je suis art thérapeute à présent avec une spécialisation dans le vitrail. Donc je peux maintenant partager d'une autre manière cette passion qu'est le vitrail à travers justement quelque chose d'un petit peu plus profond et plus intime.
Laurent Mäusli 00:30:44.720
Tu as l'impression d'avoir trouvé un petit peu quelque chose qui te correspond mieux par rapport à ta manière de fonctionner, de partager quelque chose finalement ?
Magali Kocher 00:30:54.320
Je ne sais pas. De faire cette formation d'art thérapeute, c'est vraiment quelque chose qui nous remue assez profondément aussi, comme toutes les formations en psychologie, on doit nous même se traiter d'abord pour savoir comment on réagit à ce type d'activité. Et donc, ça a fait bouger aussi beaucoup de choses personnellement. Je suis toujours dans une période où justement, je pense que toute ma vie, en fin de compte, je me remettrai en question probablement. C'est comme ça ma foi. Mais effectivement, oui, ça fait bouger beaucoup de choses. Je me positionne différemment aussi. Je dois apprendre maintenant à différencier juste les ateliers vitraux de l'art thérapie. J'ai pas l'intention non plus de faire de l'art thérapie avec le vitrail. C'est avec beaucoup d'autres choses, la peinture, le dessin, etc. Donc il faut que je me diversifie un petit peu. C'est une autre approche, effectivement. Comme cette année, j'ai déménagé l'atelier. Maintenant, je dois me réapproprier un nouvel espace. Et puis, je ne sais pas encore quelle sera la place de l'art thérapie dans tout ça. Il faut que ça se construise. C'est justement maintenant que ça se fait. Je vais maintenant construire cette nouvelle activité. Mais oui, effectivement, j'aimerais bien la développer.
Magali Kocher 00:32:22.370
J'aimerais bien que ça prenne plus de place dans ma vie. Et voilà, c'est un joli projet pour les prochaines années.
Laurent Mäusli 00:32:45.480
Du coup, comment se passe une séance d'art thérapie ? Comment tu vas intervenir ? Puis vers quelle personne ? Comment est ce que tu vas travailler avec une personne qui se présente pour de l'art thérapie ? Je pense qu'il y a des cas très variés.
Magali Kocher 00:32:59.730
Oui, après, ça dépend de la personne. Ça dépend beaucoup dans quel cadre on travaille, évidemment. Ici, en tant qu'art thérapeute indépendante, avec mon atelier, j'attends que les gens se présentent, évidemment. Les gens viennent vers moi et puis on va d'abord discuter pour définir qu'est ce qui les intéresse, pourquoi est ce qu'ils ont fait une telle démarche, qu'est ce qu'ils ont envie de travailler. Et puis ensuite, en fonction de ce qu'ils me disent, effectivement, je vais leur proposer des activités, des choses à faire. Et puis, là, c'est un petit peu à moi de voir ce qu'ils aiment ou est ce qu'ils ont une sensibilité plus développée. Qu'est ce qui va leur apporter ? Les mettre plus en connexion avec eux mêmes. Avec le vert, en particulier avec le vert, il y a beaucoup de choses à faire. On peut travailler sur justement cette matière qui est très forte, résistante, mais transparente en même temps. Elle protège, mais elle est fragile, elle peut devenir dangereuse aussi. Et puis après, il y a toute la technique Tiffany aussi qui peut apporter quelque chose. Moi, j'ai réalisé, justement pendant ma formation que cette technique Tiffany, elle me travaille au corps quand je pratique de plusieurs manières.
Magali Kocher 00:34:25.620
Mais chez moi, c'est notamment le ponçage qui est intéressant, étant donné justement qu'on doit poncer toutes nos pièces, on les arrondit un petit peu aussi. C'est pour ça que les Tiffany, c'est souvent très rond, les pièces. Évidemment, avec le ponçage, on a tendance à tout arrondir. Et puis, c'est là que j'ai réalisé qu'en fait, effectivement, il y avait toute cette activité d'arrondir les angles qui me parle beaucoup, en fait, effectivement, par rapport à ma problématique personnelle. Quand j'étais petite avec mes parents, etc, j'avais une mère qui était un peu dépressive, un peu aussi à tendance perverse et il fallait beaucoup, beaucoup, beaucoup arrondir les angles pour ne pas la fâcher. Donc toute cette façon d'être un petit peu en retrait, où on ne veut pas gêner les autres, on reste toujours dans une attitude aussi qui vise à soulager l'autre, à l'aider ou à ne pas s'imposer, à respecter sa souffrance, etc. Tout ça, ça me vient de mon enfance, évidemment. Le fait, justement, d'avoir cette activité de ponçage m'a aidée à prendre conscience de tout ça aussi. Donc voilà, effectivement, dans une activité artistique, on est toujours en lien avec son intériorité et on va toujours exprimer quelque chose de soi, de sa problématique personnelle.
Magali Kocher 00:35:57.820
Donc, il s'agit juste de la trouver, de trouver la bonne expression qui nous correspond. Et puis après, de pouvoir en parler avec quelqu'un. Parce que de faire « Oui, effectivement, ça va nous aider, ça va nous soulager, on va se sentir bien. » Mais après, c'est toute la question de la réflexivité, de pouvoir justement prendre conscience de tout ça, de ce que ça nous amène, de la façon dont ça nous touche. C'est ça qui va faire avancer les personnes. Nous, on ne fait rien d'autre en art thérapie que d'ouvrir des possibilités aux autres pour qu'ils puissent se rendre compte par eux mêmes de leur cheminement, de ce qu'ils peuvent faire pour arranger les choses et trouver leur voie. Ça vient toujours d'eux mêmes. On ne doit jamais rien leur imposer. On ne doit rien leur suggérer et ça doit toujours venir naturellement.
Laurent Mäusli 00:36:51.560
Tu leur poses beaucoup de questions, tu leur demandes ce qu'ils veulent faire ou bien tu les orientes ? Comment tu fonctionnes ?
Magali Kocher 00:36:57.560
On peut les orienter. On leur pose des questions, on leur dit « Il faut que ça vienne d'eux mêmes, toujours. C'est pour ça que l'art thérapie, c'est quelque chose de très doux. Pas forcément considéré comme une thérapie, en soi, c'est plutôt quelque chose de considéré comme du bien à connaître, en tout cas pour l'instant. Mais c'est très efficace, justement, et pour beaucoup de gens, c'est vrai que ça peut apporter énormément de choses. Moi, j'y crois vraiment beaucoup. Je trouve que c'est une façon de faire qui est vraiment très intéressante et qui peut vraiment aider les gens à développer ou à exprimer leurs problématiques intérieures.
Laurent Mäusli 00:37:50.700
Parmi les personnes que tu as aidées, est ce que tu as senti parfois des réactions pas violentes, mais dans le sens très explicite, est ce que tout à coup, tu as senti que tu avais libéré quelque chose en elles ?
Magali Kocher 00:38:03.920
C'est assez intérieur. C'est vrai qu'il y a des fois des choses, tout s'aligne effectivement. La personne fait quelque chose. Après, quand elle en parle, tout d'un coup, ça paraît limpide. Tout d'un coup, on peut faire des liens avec beaucoup de choses et tout. À nous, ça nous paraît limpide, à la personne, peut être pas. On n'a pas le droit de le lui dire. Il faut vraiment qu'elle se rende compte par elle même. Donc, il faut être dans la retenue quand on fait la rethérapie. Et puis, on n'y va jamais frontalement. On y va toujours par des chemins détournés. Mais oui, effectivement, assez fréquemment, tout d'un coup, ça matche. On se rend compte que ce qui a été dit là, ça a vraiment... Par rapport à la problématique de la personne, ça peut aller assez profondément. Donc ça, c'est toujours un bon moment, effectivement. Ça peut prendre des mois. Il y a des fois, pendant quelques mois, il ne se passe rien du tout. Et tout d'un coup, on arrive à un point où il se passe quelque chose. Il faut beaucoup de patience aussi dans cette activité.
Laurent Mäusli 00:39:06.660
Donc de la retenue, parce que des fois, tu vois quelque chose qui est évident chez la personne. Oui. Mais tu ne peux pas lui dire, tu ne peux pas lui donner quelques indices ou bien orienter. Ce n'est pas un peu frustrant des fois ?
Magali Kocher 00:39:17.440
Le problème, c'est que si on l'oriente, effectivement, on va l'orienter. Ça ne vient pas de...
Laurent Mäusli 00:39:24.300
Ça ne vient pas d'elle ?
Magali Kocher 00:39:25.120
Pas forcément. Puis on n'est jamais sûr qu'on est dans la bonne voie. Par exemple, si on aussi quelqu'un qui dessine un soleil et puis qu'on lui dit « Mais ton soleil est magnifique. » On ne sait jamais si peut être qu'elle, elle exprime une explosion ou quelque chose qui... Ça peut être tout autre chose, vraiment, que ce que nous, on perçoit et ce que nous, on interprète, on peut être complètement à côté. Et puis, le fait d'exprimer un point de vue qui est différent de ce que la personne a en elle, ça peut la désorienter, ça peut la bloquer ou ça peut transformer aussi sa façon de voir les choses. C'est jamais positif. Il faut toujours respecter vraiment la personne en elle même. C'est vraiment une approche basée sur l'autre autre. Du coup, moins on en dit, mieux c'est en art thérapie. Mais il faut quand même pouvoir en parler et laisser la personne s'exprimer, toujours. C'est vraiment elle qui doit dire les choses. Et c'est là que ça rejoint justement cette façon d'être, de mettre l'autre en avant et de soi même se mettre un petit peu en recul avec un cadre. Moi, là, j'ai quand même une fonction, j'ai un cadre à respecter, j'amène quelque chose à l'autre.
Magali Kocher 00:40:51.460
Donc, je n'ai pas l'impression d'être inexistante en disant « Je suis là. Je suis là pour l'autre, mais je le fais d'une façon professionnelle. Et là, enfin, mon rôle est clair. J'ai enfin un rôle dans ma vie qui me paraît légitime, clair et que je respecte complètement, avec lequel je me trouve en phase. Et c'est vrai que c'est quelque chose que je n'ai pas eu souvent dans ma vie. C'est pour ça que cette profession, je pense que c'est quelque chose qui est bien pour moi et que je vais continuer à développer.
Laurent Mäusli 00:41:31.640
Est ce que tu arrives à travailler en maintenant une saine distance avec les personnes sans que ça te remue trop ?
Magali Kocher 00:41:38.020
Oui, effectivement, en tant que thérapeute, ça, tous les thérapeutes vous le diront. C'est vrai qu'il faut toujours garder la distance, jamais s'impliquer soi même, sinon on fait des projections. Et lors de ma formation, je n'y ai pas coupé. J'ai bien projeté, effectivement. Donc, j'ai pu voir effectivement qu'est ce que ça pouvait donner comme résultat, dès qu'on projette sa propre problématique sur quelqu'un d'autre, on n'est plus du tout dans un regard neutre. On n'est plus capable de voir l'autre personne avec l'ouverture nécessaire. Donc, en tant que thérapeute, on est toujours obligé d'être supervisé. On a toujours nous même notre propre thérapeute aussi avec lequel on peut discuter des cas qui nous posent problème ou avec des problématiques qui nous semblent peu claires ou peut être on s'en sort pas, etc. C'est vrai que c'est le problème. Effectivement, si on reçoit des gens qui ont une problématique trop proche de la sienne, on a plus tendance, justement, à projeter. Et là, ça peut vite devenir dangereux. Donc voilà, toujours supervision. Ça, c'est obligatoire pour tous les thérapeutes.
Laurent Mäusli 00:43:05.480
Ok, alors là, si je te donne une baguette magique et puis tu pourrais avoir ton travail, ta situation professionnelle idéale, est ce que ça serait ça ou simplement d'être payée pour faire de l'art thérapie, est ce que tu aurais besoin d'une autre activité pour équilibrer ça ?
Magali Kocher 00:43:21.650
Oui, il faudrait quand même que j'aille à mon atelier personnel pour pouvoir continuer à être créative. Ce n'est pas vraiment que... Oui, c'est juste pour garder l'équilibre. Quand on fait de l'art thérapie, il faut vraiment qu'on continue à créer nous même pour rester toujours en lien avec cette activité. Ne serait ce que pour justement toujours rafraîchir aussi notre propre besoin de créer et comprendre ce que ça peut apporter aux autres. Moi, dans la création, je ne suis pas une créatrice qui a vraiment des choses à dire. J'ai toujours eu des problèmes personnels pour m'exprimer moi même. Je n'ai pas forcément des choses à dire, mais ce que j'exprime à travers ma création, c'est plutôt un besoin de beauté esthétique. J'ai toujours fait du vitrail pour rendre la vie plus belle. Après, chacun a effectivement son besoin personnel, mais il faut rester toujours en contact avec ça. Donc oui, je pourrais être art thérapeute à temps plein, tout en ayant à côté mon activité créatrice et ça m'irait super bien.
Laurent Mäusli 00:44:48.620
Je pense souvent à une amie qui m'a dit que... Moi même, j'ai passé des périodes un petit peu troubles dans ma vie. Et puis elle m'a dit « Quand ça va mal, je pense que la création est toujours là pour toi. Donc, si ça va mal, plonge toi dans la création. Et c'est vrai, ça m'a toujours aidée à avancer. Tu l'as aussi vécu dans ce sens là ?
Magali Kocher 00:45:11.440
Oui, tout à fait. C'était vraiment la bouée de secours, la création. Quand j'étais jeune. Voilà, ça m'a un peu sauvée, effectivement. De faire du vitrail comme ça, c'était vraiment une chose dans laquelle je pouvais retrouver ma bulle, je retrouvais mon intégrité un petit peu. Mon but à moi, c'était de créer quelque chose qui allait me faire exister au monde aussi. Après, il y a cet objet qui existe, c'est un peu étrange, mais le fait de faire vraiment les choses, c'était vraiment la pulsion de vie. C'est ce qu'on dit. L'art thérapie, c'est vraiment ramener chez quelqu'un. Quand quelqu'un est en pleine dépression, etc, il a plus cette pulsion de vie. La pulsion créatrice, c'est vraiment se relier de nouveau, réveiller cette pression de vie. Et après, plus on l'entretient et plus elle va se redévelopper, etc. Donc oui, la création, c'est vraiment un peu la vie pour moi. C'était une façon vraiment de m'extraire d'un quotidien qui était insupportable, où tout me semblait plombé, un peu obscure, etc. Quand on ne sait plus quoi faire pour s'en sortir, effectivement, le fait d'aller à l'atelier pendant une heure, là, c'est souverain. Ça sauve bien des gens, je pense, effectivement.
Magali Kocher 00:46:34.940
Mais n'importe quelle activité peut avoir ce rôle aussi. Le fait de faire du jardinage, du sport, on peut peut être être un peu dans le même type de dynamisme, effectivement. Mais disons que la créativité, ça vient de soi, ça va vers l'extérieur. Et puis, c'est vraiment... Normalement, il y a vraiment quelque chose de l'intériorité qui sort tout le temps. Toujours. On est toujours en lien avec soi même quand on crée quelque chose, quel que soit l'objet. Même si on va faire peut être juste du coloriage, effectivement. Même là, on peut se demander pourquoi est ce qu'on a utilisé telle couleur ? Est ce que ça vient nourrir quelque chose profondément en soi ? Rien n'est anodin. On peut toujours discuter des choses et trouver des liens. À un moment donné, j'avais fait un stage dans un EMS et il y avait une petite dame qui passait sa journée à faire des coloriages, justement, ce qu'on appelle maintenant... Il y avait cette vogue, justement, de ces livres « art thérapie » et ce sont des coloriages, justement. Je me suis toujours posée la question « Pourquoi est ce qu'ils appellent ça de l'art thérapie ? » Parce qu'en fait, ce n'est pas vraiment ça, mais effectivement, le fait d'avoir cette activité, pour elle, c'était vraiment quelque chose qui la mettait dans sa bulle, qui la recentrait sur elle même et qui lui permettait d'avoir quelque chose à elle et qui lui était propre.
Magali Kocher 00:48:13.970
Et puis ça l'enrichissait, vraiment, de faire ça. Et je comprends tout à fait. C'était tellement beau de la voir faire ça et après, d'être contente de nous montrer ses œuvres. Effectivement, même un coloriage comme ceci, la personne d'à côté, même si elle a exactement les mêmes couleurs, ne fera pas du tout la même chose. Ce sera toujours différent. Et donc, dans ce cas là, c'est toujours digne d'intérêt.
Laurent Mäusli 00:48:39.820
Ça lui donnait un but et puis peut être ça rythmait un peu ses journées ?
Magali Kocher 00:48:43.650
Oui. Malheureusement, c'est vrai que dans les établissements médico sociaux, oui, il faut vraiment trouver quelque chose à faire qui nous intéresse, etc. La plupart des gens, ils n'ont pas forcément la force de faire cette recherche, mais s'ils trouvent quelque chose, c'est formidable. Il faut vraiment les encourager dans ce sens. On fait beaucoup d'art thérapie maintenant, justement, dans les EMS. Et au tout début, on a autant ça correspond à certaines personnes, autant d'autres restent... C'est pas leur truc, il faut pas insister non plus, mais c'est vraiment une bonne chose de développer ce type d'activité. Parce que les personnes ont parfois vraiment beaucoup de détresse. Et il faut pouvoir les aider. C'est vraiment primordial.
Laurent Mäusli 00:49:42.480
Quel conseil tu pourrais donner à une personne, une jeune ou un jeune qui voudrait faire de l'art thérapie ? Qu'est ce qu'il y a à savoir avant de se lancer là dedans ? Forcément, ce n'est pas fait pour tout le monde.
Magali Kocher 00:49:58.360
Non, il faut y aller, il faut foncer et voir si... Avant d'avoir fait, on ne peut pas savoir si ça nous correspond ou pas. Donc, il faut essayer. Et puis, je ne pense pas que tous les arts thérapeutes qui font la formation finissent par travailler vraiment là dedans. Mais dans tous les cas, ça va leur apporter quelque chose. Ils vont mieux se comprendre, mieux se connaître ensuite et puis ils seront plus en mesure, justement, de savoir qu'est ce qui leur correspond. L'art thérapie, c'est vraiment un super job qui nous met en contact avec nous même, qui nous permet de nous ouvrir aux autres aussi. Et puis, justement, d'ouvrir toutes les écoutilles vis à vis des avis des autres, d'avoir des partages assez profonds et toujours intimes. Et même si ce n'est pas le cas, on partage quand même quelque chose qui est agréable, qui est chaleureux. Il faut beaucoup d'empathie aussi pour faire de l'art thérapie. Toujours accueillir les gens grands ouverts et il faut qu'ils se sentent bien. De toute façon, même si ce n'est pas tout à fait notre voie, on va beaucoup s'enrichir au contact de cette formation et on va en retirer énormément.
Laurent Mäusli 00:51:26.660
C'est beaucoup donner, mais c'est aussi beaucoup recevoir.
Magali Kocher 00:51:29.350
Oui, je pense que c'est comme ça un petit peu pour tous les thérapeutes, probablement, mais en tout cas, avec la thérapie, c'était des grands changements aussi pendant cette période de formation. On est vraiment remués, on travaille beaucoup sur nous. Et puis ça change beaucoup de choses de notre perception de nous mêmes et de nous par rapport au monde. C'est très enrichissant.
Laurent Mäusli 00:52:04.500
Avec un beau parcours comme ça, est ce que tu as un petit peu des regrets ? Alors, je te laisse le temps de réfléchir parce que moi, j'ai eu des périodes, par exemple, j'ai fait une école de photo et j'avais une période pendant quelques années où je me suis dit là, j'avais un créneau à quelque part, j'avais une opportunité. Peut être que je n'ai pas assez insisté pour faire de la photographie mon métier, que peut être que je n'ai pas assez cru, que je n'ai pas réussi à vendre mon travail, que je n'ai pas assez insisté. Est ce que tu as ce type de regrets dans ta carrière ou est ce que tu es en paix avec ton chemin finalement ?
Magali Kocher 00:52:40.500
Ça commence gentiment à venir, la paix effectivement vers moi même. Mais oui, j'ai beaucoup de regrets. J'ai laissé passer énormément de possibilités. J'ai fait des formations qui m'ont pas servi à grand chose finalement. Donc, il y a vraiment... Oui, ça, c'est vraiment le travail d'une vie, d'être en paix avec soi même. C'est vrai qu'on se pose souvent beaucoup de questions. On ne sait pas si on est légitime, etc. Moi, je me pose encore pas mal de questions, effectivement, mais je commence à... Suite à cette formation d'art thérapeute, je me comprends davantage. Je sais pourquoi j'ai eu des réactions telles que j'ai eu dans ma vie, pourquoi j'ai renoncé à des possibilités qui étaient en or parfois. Et voilà. Alors, après des années où je me suis pas mal culpabilisée, effectivement, je comprenais pas pourquoi j'étais comme ça, pourquoi je réagissais comme ça, pourquoi j'arrive pas à m'exprimer forcément en public, etc. C'est vraiment compliqué des fois de s'imposer ou de faire des choses. En fait, ce type de formation nous aide beaucoup à comprendre, à revenir sur soi et à trouver sa voie, finalement. Il faut aussi être gentil avec soi. Il ne faut pas tout le temps se culpabiliser ou bien s'infliger vraiment des choses qui ne correspondent pas à nos propres besoins.
Magali Kocher 00:54:23.500
Être à l'écoute de soi, ce n'est pas toujours facile. Pour beaucoup de gens, justement, qui ont eu des enfances un peu traumatisantes, qui ont pris l'habitude de se mettre en retrait et puis de ne pas s'écouter. Et ils ont fait tout ce chemin maintenant. C'est vrai que pour moi, ça me paraît logique maintenant d'essayer de rendre ce que j'ai reçu, puis de l'apporter aux autres.
Laurent Mäusli 00:54:54.300
On parle de voie professionnelle, mais au niveau de ta voix, au fil du temps, est ce que tu te parles différemment, avec plus de gentillesse, on y revient. Avec toi-même ?
Magali Kocher 00:55:05.020
Oui, j'espère que ça... Qu'effectivement, au fil du temps, je m'adoucie un petit peu et que je m'ouvre plus aux autres et à moi même aussi, avec une meilleure compréhension des choses. Clairement, vraiment, avec les années, ça s'améliore. Ça, c'est un message que je peux donner aux gens. Si vous n'êtes pas bien avec vous même, n'oubliez pas que vous avez des années devant vous pour vous ouvrir, pour continuer à découvrir les belles choses de la vie, les belles choses qui sont en vous. Et puis, tout ce que la vie peut vous ouvrir, il y a vraiment beaucoup de choses à découvrir qui valent la peine.
Laurent Mäusli 00:55:50.890
Écoute, merci. Je vais juste conclure avec un petit cadeau qui n'est pas matériel. Alors, j'ai simplement acheté pour toi le nom de domaine magalikocher.ch pour que tu aies ton espace personnel, ton adresse à quelque part. Après, libre à toi de... Je vais t'aider bien sûr, pour avoir ton site internet et puis tu pourras y mettre ce que tu veux si tu veux parler de ton travail, de l'art thérapie. C'est un petit peu ton adresse, ton point de départ.
Magali Kocher 00:56:22.900
Formidable !
Laurent Mäusli 00:56:23.720
C'est pas grand chose, c'est quelques francs et je te l'offre avec plaisir.
Magali Kocher 00:56:28.580
C'est super, merci beaucoup. Excellent. Oui, ça, il faut que je fasse aussi. Ça fait partie des projets futurs, en effet, à développer. On en parle depuis un moment quand même. Il faudrait que ça se fasse maintenant. C'est juste, il faut que je m'y mette. Tip top. Merci beaucoup en tout cas. Vraiment, ça me touche.
Laurent Mäusli 00:56:46.520
Avec plaisir. Merci pour ton temps. Merci d'avoir pris le temps, tout simplement.
Magali Kocher 00:56:52.540
Merci de m'avoir écoutée surtout et puis d'avoir montré de l'intérêt pour ce que je fais. C'est super, vraiment, ça me fait vraiment plaisir. Et puis, justement, que tu sois venu aussi à l'atelier, découvrir tout ça, c'est formidable. Avec plaisir, tu reviens quand tu veux.
Laurent Mäusli 00:57:10.440
Très bien, c'est noté.
Magali Kocher 00:57:12.620
Merci à toi.
Laurent Mäusli 00:57:20.940
C'est à nouveau moi et je suis heureux d'avoir enfin pu partager avec toi cette première conversation. J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir le parcours de Magali, car malgré quelques détours, elle a tout de même réussi à trouver sa voie. Merci de m'avoir écouté. Cet épisode a été réalisé et produit par Puissant Bazar, donc par moi, Laurent. Ma liste d'invités est pour l'instant un peu courte. Si tu as en tête quelques noms d'artistes que je pourrais inviter ou si toi-même, tu aimerais participer à l'émission, envoie moi un message à laurent@puissantbazar.ch. Je reviens dans un mois avec une nouvelle invitée. D'ici là, prends soin de toi et à tout bientôt.